Mairie de Rufisque/Sococim: Les raisons de discorde !
Dr Oumar Cissé, le maire qui n’a pas encore bouclé un an à la tête de la municipalité de Rufisque ne veut surtout pas de relations conflictuelles avec la puissante cimenterie implantée dans le périmètre de Rufisque.
Selon lui, aucune des deux parties n’y gagnerait. Il se trouve seulement que le patron de cette industrie, lors d’une émission dans une télévision de la place, avait fustigé la gestion par les différentes équipes qui se sont succédé à la tête de la municipalité de Rufisque depuis 2002 de cette manne financière annuelle s’élevant à un milliard 300 millions.
Selon Youga Sow, de cette date à nos jours, la Sococim avait injecté environ 28 milliards dans les caisses de la ville. « Vu les besoins de Rufisque en infrastructures, il devrait y avoir des hôpitaux, des routes praticables et des systèmes de canalisations adéquats. Si je disposais de cette manne et qu’on me présente des projets d’investissement, Rufisque aurait positivement changé. Si j’avais 2 milliards 300 millions de budget, j’allais transformer tout Rufisque » s’était vanté le Pdg de la Sococim lors de cette émission.
« Il faut dire la vérité aux populations, les informer de la destination de l’argent que nous versons. Ce n’est pas sérieux de dénigrer des sociétés qui contribuent largement à la vie des collectivités territoriales en leur octroyant d’énormes sommes. En tout cas, avec 2 milliards 300 millions par an, je pouvais transformer le visage de Rufisque », avait conclu le directeur général de la Sococim. La réponse du député-maire de Rufisque n’avait pas tardé.
Lors d’une conférence de presse dans les locaux de la mairie, Dr Oumar Cissé avait cherché à corriger le PDG de la Sococim qui avait prétendu que la société « contribue à hauteur de 50% dans le budget de la ville ».
«Le budget de la ville de Rufisque de 2019 à 2021, en termes de recettes, est estimé entre 4 milliards 400 millions et 4 milliards 600 millions FCFA, au lieu de 2 milliards et quelques, comme le pense le Pdg de la Sococim. C’est pourquoi, il dit que la Sococim contribue à hauteur de 50 %, alors qu’elle ne contribue qu’à hauteur de 29 à 30% », a précisé O. Cissé. Qu’à cela ne tienne, qu’il s’agisse de 30% ou 50% c’est bien 1, 3 milliard par an que la SOCOCIM verse à la vieille ville.
« Je trouve ça indécent, inqualifiable. Fouler aux pieds la dignité d’honnêtes maires qui se sont succédé et dont chacun a fait le maximum» a recadré l’édile de Rufisque dans une posture d’avocat de ses prédécesseurs. Proposition d’une convention de partenariat Cette passe d’armesretombée, la sérénité semble avoir reprisle dessus au nom de l’intérêt exclusif des populations de Rufisque. Du moins, du côté du député-maire de Rufisque, tel est l’état d’esprit qui prévaut actuellement. Prenant au mot le PDG de la Sococim, Dr Oumar Cissé a déposé sur la table de Youga Sow une proposition de convention. « Lors de votre récente intervention télévisée, vous déclariez que si vous étiez l’édile de la ville de Rufisque, vous seriez en mesure de transformer la cité en l’espace de 05 ans avec le montant d’un milliard 300 millions que verse annuellement la Sococim à la Ville, au titre des impôts locaux.
Cette transformation serait axée notamment sur les secteurs de l’assainissement (canalisation), de la voirie (routes) et de la santé (érection d’un hôpital digne de ce nom) » écrit le député-maire au PDG de la Sococim. Comme s’il narguait son correspondant, l’édile de Rufisque a loué la pertinence et la portée des propos du patron de la Sococim qui ont, selon lui, suscité un vif intérêt au niveau du conseil municipal et de la population surtout que les choix avancés demeurent des priorités dans le processus de modernisation et de transformation de Rufisque. C’est à ce titre que le députémaire Oumar Cissé a invité la Sococim à signer avec la municipalité une convention sous la supervision de l’Etat. Dans le cadre de cette convention, la Ville renoncerait au milliard 300 millions que la Sococim verse annuellement au titre des impôts locaux. La balle est désormais dans le camp du PDG de la Sococim…
Le Témoin