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Affaire SEN TV ET ZIK FM«L’affaire Ahmed Aïdara ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt de dérives médiatiques»

«Le CNRA ne doit pas s’arrêter à D-Media», estime Moustapha Diakhaté réagissant aux sanctions qui frappent la SEN TV et Zik FM pour «manquements à l’éthique et à la déontologie». Selon le texte de l’ancien ministre-conseiller, publié hier sur Facebook, «le parti pris politicien est une pratique très répandue dans la presse sénégalaise aussi bien privée comme publique».«L’organe de régulation doit balayer devant toutes les Rédactions y compris celles du service public de l’information et de la communication. L’affaire Ahmed Aïdara ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt de dérives médiatiques», déclare Moustapha Diakhaté. «Le CNRA vient de couper le signal de la Sen Tv et Zik Fm pour non respect (des) principes d’objectivité, de neutralité, d’équité et d’équilibre que requiert l’exercice de la revue de presse. Le problème est que les manquements relevés dans les revues de presse de Monsieur Ahmed Aïdara ne sont pas les seules entorses à la déontologie et à l’éthique journalistiques», soutient-il.

«Les organes de presse du Service public sont aussi devenus depuis plusieurs décennies des espaces interdits aux pluralisme politique sans aucune décision du CNRA»Selon M. Diakaté, le traitement tendancieux de l’information est monnaie courante dans la presse sénégalaise. «Malheureusement, force est de reconnaître que le CNRA ne s’arrête qu’aux seuls médias privés. Cette indignation sélective est inacceptable et doit cesser», martèle-t-il relevant que «les organes de presse du service public sont aussi devenus depuis plusieurs décennies des espaces interdits au pluralisme politique sans aucune décision du CNRA».«Évidemment, cela n’absout pas les manquements du côté de la presse privée dont certains acteurs appliquent une censure déguisée en n’aménageant que quelques espaces de témoignages pour maquiller une fausse neutralité»,

ajoute-t-il affirmant que «dans une démocratie digne de ce nom, il ne doit y avoir de médias affiliés à la majorité ou à l’opposition. Les médias du Service public comme privé doivent faire sienne cette vérité : informer n’est pas une liberté pour la presse mais un devoir.» «Pour éviter des sanctions administratives, les acteurs de la presse sénégalaise doivent promouvoir l’autorégulation», suggère-t-il, soulignant que «la démocratie est incompatible avec un État gardien de la presse. L’autorégulation des médias symbolise cet effort des acteurs des médias pour garantir une presse véritablement indépendante des forces politiques et économiques condition sine qua non pour préserver la liberté rédactionnelle, réduire l’ingérence de l’État au minimum, favoriser la qualité des informations, des débats, témoigner du sens de l’objectivité des journalistes, aider les lecteurs et auditeurs à accéder aux vraies informations».Pour lui, «le CNRA, le CORED, le SYNPICS, les associations patronales de presse, de journalistes et les authentiques démocrates doivent tout faire pour que la presse sénégalaise reste le ministère des faits et du pluralisme».

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