ENCOMBREMENT, OCCUPATION ANARCHIQUE DES ESPACES: Abdoukarim Fofana-Soham El Wardini à l’assaut de l’incivisme à Dakar
Dans sa lutte contre l’encombrement et l’insalubrité au niveau de la capitale, le maire de Dakar Soham El Wardini pourra compter sur la collaboration et l’appui du nouveau ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. D’autant que Abdou Karim Fofana annoncé sa volonté de travailler avec la maire de Dakar. C’était lors lors de l’atelier sur la planification urbaine.
Le maire de Dakar est ulcéré par l’anarchie et l’encombrement qui prévalent dans les rues et autres avenues de la capitale sénégalaise. Soham El Wardini a profité hier de l’atelier sur la planification urbaine pour battre en brèche les raisons invoquées par les jeunes marchands qui occupent les voies publiques. Aussi leur demande-t-elle de rejoindre les centres commerciaux construits pour eux. «Dire que Félix Eboué est enclavé, ce n’est pas une raison pour ne pas y aller. Pour que Dakar soit propre, il faut désencombrer le centre-ville. Ce qui se passe sur l’avenue Faidherbe me fait mal, car nous avions réussi à dégager tous ceux qui y étaient installés de manière illégale», indique l’édile de la capitale. Dans les autres capitales africaines, indique la remplaçante de Khalifa Sall, les marchés se trouvent en dehors des villes. «Il faut qu’on dégage le centreville et que les marchands ambulants acceptent de rejoindre les centres commerciaux que sont Djily Mbaye et Félix Eboué. C’est la seule solution et nous sommes prêts à les accompagner», affirme la locataire de l’Hôtel de ville de Dakar qui préconise la planification afin d’éradiquer l’occupation anarchique et l’encombrement des voies publiques. «On ne peut pas travailler sans avoir une vision de ce qu’on veut faire. Nous allons partager avec nos collègues maires d’Afrique nos problèmes en essayant de trouver ensemble des solutions», affirmet-elle. Pour Soham El Wardini, les défis à relever pour les villes africaines sont nombreuses et identiques. Il s’agit de la pauvreté, de l’encombrement, de l’insalubrité et la mobilité urbaine. «Nous sommes obligés de travailler pour arriver à régler ces problèmes avec les autres représentants des villes africaines qui ont les mêmes difficultés que nous », a-t-elle souligné. Pour gagner son combat contre l’indiscipline, l’incivisme, l’occupation anarchique des espaces publics et des emprises de voiries, Soham El Wardini pourra compter sur le nouveau ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène Publique, Abdou Karim Fofana. « Je vous donne rendez-vous dans les prochains jours pour le combat que nous aurons à livrer ensemble contre ce fléau», a dit M. Fofana.
MAL-URBANISATION MASSIVE
Pour sa première sortie depuis qu’il est nommé dans le Gouvernement, Abdou Karim Fofana a affiché ses craintes par rapport à l’urbanisation massive qui va accompagner l’impressionnante croissance démographique des villes africaines. «Si l’on n’y prend garde, on assistera à une mal-urbanisation massive, avec toutes les conséquences que cela engendrerait. Parmi ces conséquences, figure bien l’entrave majeure au développement économique, enfermant nos villes dans une trappe de sous-développement dont il sera difficile de sortir», déclare l’ancien directeur général de l’Agence de Gestion du Patrimoine Bâti de l’Etat (Agpbe). A l’en croire, l’un des enjeux de la planification urbaine est d’éviter que l’urbanisation ne devienne une mal-urbanisation et de réduire les fragmentations spatiales. Sa stratégie pour mettre en œuvre le programme du Président de la République dénommé zéro bidonville va commencer par la construction de 100.000 logements sociaux au cours du prochain quinquennat. «Ce programme suivra une démarche inclusive et holistique, en prévoyant une transformation du cadre de vie avec notamment une plus grande offre de logements», a annoncé Abdou Karim Fofana. Selon Amin Idrissi, président de la Fédération des Agences Urbaines du Maroc (Majal), cette rencontre est le prolongement du sommet Africités tenu en 2018 à Marrakech (Maroc). «Nous voulons mettre en œuvre la convention signée au Maroc l’an dernier entre sept villes du Royaume chérifien et sept autres situées dans d’autres pays et qui vise à développer une expertise partagée en matière de planification urbaine et territoriale en Afrique», affirme le président de Majal. Dans cette liste, on retrouve des villes marocaines comme Rabat, Casablanca, Al Hoceima, Dakhla, El Jadida, Marrakech et Essaouira. Les sept autres villes sont Dakar et Rufisque, Yaoundé au Cameroun, Abidjan en Côté d’Ivoire, Sousse en Tunisie, Jinja en Ouganda et Abomey au Bénin.
( Amadou THIAM avec Toutinfo.net )