« Injuste et illogique » : un nouveau viol d’une mineure scandalise le Maroc
La jeune fille avait été violée par six hommes. Ils ont été condamnés à un an de prison chacun pour « attentat à la pudeur sur mineure ». Un procès en appel doit s’ouvrir mercredi.
La famille d’une mineure marocaine violée a dénoncé lundi la peine de prison, selon elle indulgente, infligée aux six accusés dans cette affaire qui rappelle un cas similaire ayant scandalisé le Maroc il y a quelques semaines.
Fatima-Zahra, âgée de 15 ans au moment des faits, a été violée par six hommes dans un village près de Tata en 2021, ce qui a provoqué une grossesse, a indiqué l’oncle de l’adolescente qui a requis l’anonymat. À la suite d’une plainte de la famille, « les investigations ont abouti à l’identification d’un suspect principal, qui est l’entraîneur de la jeune fille dans une équipe de football locale, ainsi que cinq autres hommes l’ayant également violée », a précisé l’oncle, à la veille du procès en appel des accusés.
La police a pu arrêter cinq suspects tandis que le sixième est toujours en fuite. En décembre 2021, le tribunal de première instance d’Agadir a condamné les six accusés à un an de prison chacun pour « attentat à la pudeur sur mineure ». Un verdict « injuste et illogique », a regretté le parent de la victime, affirmant que sa nièce, mère d’un enfant de huit mois, était « dans un état inimaginable ». La famille appelle « à ce que justice lui soit rendue ».
Une polémique sur une autre affaire
Le procès en appel dans cette affaire doit s’ouvrir mercredi devant un tribunal d’Agadir, où les accusés comparaîtront en liberté car ils ont purgé leur peine.
Selon les médias marocains, ce drame résonne comme une « répétition » d’un autre cas où trois hommes accusés de viol à répétition sur une fillette de 11 ans avaient été condamnés en mars dernier en première instance à deux ans de prison, des peines dont la clémence avait choqué l’opinion. Après une forte mobilisation de la société civile, l’un des accusés a finalement écopé en appel de 20 ans de prison ferme et ses deux complices de 10 ans chacun.
Au Maroc, ONG et médias tirent fréquemment la sonnette d’alarme sur les cas de violences sexuelles contre les mineurs et appellent à des sanctions plus sévères.