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Niger: 17 morts lors d’une attaque à Aghay, près de la frontière malienne

u Niger, une attaque dans le hameau de Aghay, dans la région de Tillabéry, à la frontière malienne, a eu lieu dans la nuit de vendredi à ce samedi 19 mai. 17 civils ont été tués. Il s’agirait de représailles de jeunes de la communauté Touareg sur leurs voisins Peuls.

L’attaque s’est produite hier soir, vendredi, au crépuscule. Les habitants du petit hameau de Aghay, dans la commune rurale de Inates et non loin de la frontière malienne, s’apprêtaient pour la prière de Maghrib.

Les premiers crépitements d’armes sèment la panique et la désolation au sein de la population composée essentiellement des Zarmas, Peuls et Touaregs.

Des hommes non identifiés, en moto, ont fait irruption et tiré sur tout ce qui bougeait dans le campement. Les assaillants ont tué 17 personnes, toutes de la communauté peule. 11 personnes ont été tuées dans la mosquée, car c’était l’heure de la prière, et 6 autres aux alentours. Ils ont laissé pour mort un autre habitant, qui a survécu à ses blessures.

Cette tuerie, la première du genre dans cette zone d’insécurité, ressemble beaucoup plus à un conflit intercommunautaire entre les deux ethnies majoritaires nigériennes, sur la frontière malienne, les Peuls et les Touaregs.

Pour les autorités, il n’y a donc aucun doute, il s’agit de représailles. Les attaquants ont volontairement ciblé et tué 17 Peuls, pour se venger d’autant de Touaregs tués ces dernières semaines dans une attaque au Mali, le 18 avril dernier. Ce jour-là, 16 nomades touaregs, dont leur chef de village, avaient été massacrés par de jeunes Peuls, dans le village de Tchigin Bawel.

Après leur forfait, les agresseurs se sont retirés en territoire malien, sans être a priori inquiétés, car aucune force de sécurité ne se trouvait à proximité. Les premiers soldats nigériens sont en effet basés à 20 km des lieux de la tuerie.
De source officielle, de nombreux renforts ont été envoyés sur place pour rassurer les populations.

Ce n’est pas la première fois que des incursions ont lieu à la frontière, «elles sont de plus en plus nombreuses, et difficilement contrôlables», confie une source sécuritaire nigérienne qui s’inquiète de la recrudescence des conflits communautaires au Niger.

En un mois de tensions intercommunautaires dans cette zone, 33 personnes, toutes civiles, ont été tuées. Un conflit intercommunautaire dans une zone à risque. Ces deux communautés disposent chacune de sa propre milice armée, lesquelles milices armées sont également aux ordres des jihadistes du nord du Mali.

( Par rfi.fr )