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PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT, DISTRIBUTION DES RESSOURCES ET GESTION DES REVENUS: Comment éviter la malédiction du pétrole

Des élus locaux, des députés et des membres du Conseil economique, Social et environnemental (Ces) ont pris part hier à une conférence sur les défis de l’Offshore pétrolier et gazier du Sénégal. Les discussions ont porté sur la protection de l’environnement, les risques socio-économiques liés au pétrole, mais aussi sur les défis que doit relever le Sénégal pour ne pas connaître la malédiction du pétrole.

Le Réseau des Parlementaires pour la Protection de l’Environnement au Sénégal (REPES), en collaboration avec l’Institut de Développement Durable et des relations Internationales (IDDRI) , a convié hier des députés à partager avec des experts les défis et promesses de l’Offshore pétrolier et gazier en Afrique de l’Ouest. Lors de cette rencontre présidée par le député Cheikh Seck, représentant le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, le cas du Sénégal a occupé le centre des débats. Selon le président du groupe parlementaire de la majorité, Aymérou Gningue, le pétrole et le gaz posent souvent des problèmes dans leur phase d’exploitation. Ces difficultés sont liées à l’environnement, à la transparence de la gestion des ressources et à l’utilisation des rentes pétrolières. «Nous voulons que tous les députés, les élus locaux, les membres du Conseil Economique, Social et Environnemental soient au même niveau d’information pour leur permettre demain de pouvoir participer de manière utile à ce partage d’expérience», a dit le député. Dans l’exploitation de ces deux ressources découvertes au Sénégal, Aymérou Gningue soutient que le Sénégal va partir de protocoles et de connaissances tirés des autres pays pétroliers qui préservent leur environnement pour voir qu’il est possible, pour notre pays d’en faire de même. «Le Sénégal doit relever des défis pour qu’il soit épargné de la malédiction du pétrole. Pour cela, il faudra une bonne protection de l’environnement, une gestion transparente des ressources pétrolières et une redistribution équitable de la rente issue des ressources naturelles», a indiqué le maire de Mérina Dakhar. En plus de tous ces aspects, M. Gningue a évoqué la manière dont le Sénégal va encadrer l’activité pétrolière afin que toutes ces ressources soient profitables aux entreprises locales. inSTaBiLiTé POLiTique, COMPOrTeMenTS SOCiaux Dans son exposé, l’expert mauritanien Ahmed Chenoui a expliqué aux députés et aux autres participants les erreurs à éviter dans la gestion des ressources issues de l’exploitation du pétrole et du gaz. Pour lui, il faut toujours éviter de copier le modèle hollandais qui a eu pour conséquence la perte de compétitivité de l’économie. «Les Pays-Bas avaient délaissé les autres secteurs de l’économie nationale pour se focaliser uniquement sur les recettes pétrolières. Les pays pétroliers ne sont pas à l’abri de plusieurs problèmes. Il peut s’agir d’une instabilité politique liée à une éventuelle distribution non équitable des rentes pétrolière et des perturbations dans les comportements sociaux qui auront pour cause les flux étrangers», explique Ahmed Chenoui qui a soulevé d’autres défis liés à l’environnement comme la pollution chronique. «Nous avons voulu échanger avec les élus sur plusieurs questions dont celles liées à l’impact de l’exploitation du pétrole et du gaz. Notre structure souhaite aussi aider le législateur à pouvoir mieux suivre ses questions qui peuvent être un facteur important pour la biodiversité», souligne pour sa part Barthélémy Bajollé, responsable chargé de la gestion durable au sein du Partenariat Régional pour la Conservation de la zone Côtière et Marine (PRCM). Selon ce dernier, les discussions faites sur l’exploitation des ressources naturelles au Sénégal serviront à identifier les vrais enjeux et à apporter les solutions les plus appropriées pour une gestion durable de la ressource au profit de tous les Sénégalais.

( Amadou THIAM )