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ACCES A L’EAU EN MILIEU RURAL : Les députés accablent Aquatech et  Flexeau…

Le vote du budget du Ministère de l’eau et de l’assainissement a servi de cadre pour les députés pour qu’ils exposent la misère du monde rural en termes de gestion de l’eau. Beaucoup d’entre eux ont accusé  les sociétés Aquatech et  Flexeau…d’être à l’origine de la soif du monde rural.  

Les députés ont exposé, lors du passage du ministre de l’eau et de l’assainissement à l’Assemblée, la misère du monde rural concernant l’accès à l’eau. Dans leurs écrasante majorité, les parlementaires ont pointé du doigt  les sociétés Aquatech et Flexeau comme étant les principaux cause de la misère du monde rural. D’après  les élus du peuple, le non -respect des clauses du contrat de fermage est indexé par les populations. Selon le député maire de Diourbel, Malick Fall, les populations du monde rural  ne sont pas satisfaites de la gestion de l’eau par Aquatech qui bénéficie d’un contrat d’affermage Aquatech. «Ces manifestions aboutissent le plus souvent  au tribunal. Aquatech disposant d’un contrat d’affermage est dans la  légalité  et les populations bénéficient de la légitimité. Cela pose problème », a-t-il alerté sur les relations tendues entre la société susmentionnée et les comités de gestion soutenues par les populations. 

Fatou Gueye Ndialou Bathily : «Depuis l’arrivée de aquatech, l’eau est  non seulement rare mais elle coûte très chère» 

Lui emboitant le pas sur cette problématique, Fatou Diané a expliqué à Serigne Mbaye Thiam les souffrances que l’aquatech fait subir aux populations du monde rural. «Le principal souci des populations des villages du département de Diourbel, c’est l’aquatech. C’est la raison pour laquelle, les populations ont sorti un slogan dénommé : aquatech dégage », a dénoncé Fatou Diané. «Depuis l’arrivée de aquatech, l’eau est  non seulement rare mais elle coûte très chère », a, de son côté déploré Fatou Gueye Ndialou Bathily. Le député Samba Dang a exposé les insuffisances de la gestion de flexEau dans le département Mbirkilane et environs. «FlexEau ne respecte pas le contrat de fermage. L’eau que FlexEau que distribue n’est pas de qualité », Samba Dang. Ingénieur hydraulicien de formation, le député Bilaly Ba, c’est la gestion des privés qui pose problème un peu partout au Sénégal, dans le secteur de l’eau. «La gestion de l’eau par les privés pose énormément de problème.  Ils se servent du monde rural pour se remplir les poches. Il faut faire revenir les Asufor (Les Associations d’Usagers de Forages Ruraux). Les gestionnaire privés n’ont aucun respect pour les populations et les élus», a-t-il déploré. 

Bilaly Ba : «  Ils se servent du monde rural pour se remplir les poches…»

Le parlementaire spécialiste de l’hydraulique a aussi fait part au ministre de la cherté du prix de l’eau en milieu rural. «Le prix de l’eau  dans le monde rural vendu à 250 francs et dans les villes à 190 francs. Ce système de facturation de l’eau pose un véritable problème pour les populations du monde rural qui ne disposent pas de  revenus réguliers », a déploré Bilaly Ba.

Demba Diop (Diop Sy) : «Pour avoir la souveraineté alimentaire, il faut impérativement une disponibilité en eau en qualité et en quantité»

Si dans certaines localités du monde rural, l’on déplore la gestion, dans d’autres contrées, c’est le problème d’accessibilité de l’eau qui est évoqué. Elue sur la liste départementale de Yaw de Sédhiou, Nafi Fofana a fait part au ministre que les populations de sa localité sont confrontées à  un problème d’accès à l’eau.  D’après elle, une bonne partie des populations continue de boire l’eau des puits. Le député  Moussa Souaré a lui aussi évoqué les problèmes auxquels les populations du département de Saléma et autres localités de la région de Kédougou. Dans sa prise de parole, Demba Diop a évoqué le manque d’eau des 27 villages rattachés à Tivaouane. Pour solutionner ce problème, le député maire a demandé à Serigne Mbaye Thiam d’augmenter le linéaire pour permettre à ces villages d’accéder à l’eau qui joue un rôle important dans la souveraineté alimentaire. «Pour avoir la souveraineté alimentaire, il faut impérativement une disponibilité en eaux en qualité et en quantité », a expliqué maire de Tivaouane. 

La cherté du liquide précieux ne concerne pas seulement le monde rural. Les citadins souffrent aussi, d’après beaucoup de parlementaires, du coût onéreux des factures de l’eau.   Dans les zones urbaine, c’est le travail de la société Sen’Eau est pointé du droit. «Les factures d’eau sont très chères. Depuis que Sen’eau assure la gestion, l’eau coûte très chère», s’est  plainte, Khady Gueye   auprès du ministre de l’eau et de l’assainissement.

Khady Guèye : «Les factures d’eau sont très chères. Depuis que Sen’eau assure la gestion, l’eau coûte très chère»

Le député libéral, Mamadou Lamine Thiam, a fait part à Serigne Mbaye Thiam de la non prise en charge du volet social pour la Sen’eau dans la gestion de l’eau. « Nous subissons la tyrannie de la Sen’Eau. La Sen’Eau a coupé dans les écoles de notre commune (Kébémer), pas parce qu’on n’a pas payé, mais parce que qu’elles ne s’entendent pas  sur le prix avec le payeur. On ne  prive pas des écoles de l’eau», a-t-il fait part au ministre de l’eau et de l’assainissement.  D’autres députés ont interpellé le  ministre sur cette question sur la cherté des facture et de la situation des travailleurs de Sen’eau.   Mais pour le député Guy Marius Sagna la cherté du prix de l’eau est imputable en grande partie  aux choix opérés par l’Etat. «Le choix du Suez au détriment de la Sde fait perdre au Sénégal  50 milliards de Francs Cfa pour les Sénégalais pendant 15 ans », a-t-il rappelé tout en renouvelant les accusations qu’il avait portées contre l’ancien ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, Amadou Mansour Faye.  «Les réformes de l’hydraulique au Sénégal sont un échec », a-t-il balancé.

L’info