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SERIGNE MBAYE THIAM : «L’eau est l’aliment le plus contrôlé au Sénégal»

Venu défendre son budget devant les députés, le ministre Serigne Mbaye Thiam, a été intepellé non seulement sur les problèmes d’accès à l’eau et de sa qualité, notamment en milieu rural, mais aussi, sur l’assainissement qui pose un véritable problème au Sénégal, avec des inondations récurrentes. Répondant aux parlementaires, le ministre s’est voulu rassurant, avançant avec  l’appui des statistiques et prenant souvent le contre-pied de députés comme Guy Marius Sagna.

Les députés ont  interpelé Sérigne Mbaye Thiam sur la gestion des inondations et de l’assainissement.  Sur ces problématiques, le député de Yewwi,  Malick Kébé a invité le ministre à tenir  en compte  la réalisation des ouvrages d’assainissement et de drainage des eaux, de l’évolution de pluviométrie qui change tous les 50 ans. «Il faut faire très attention.  Le système pluviométrique change. Si on ne prend pas garde, nous allons avoir des problèmes. Il  faut injecter plus de moyens dans la gestion des eaux pluviales», a alerté Malick Kébé. Le député-maire de Diourbel, Malick Fall a lui aussi abondé dans le même sens. «Il faut renforcer les moyens de l’Onas. Si on augmente les moyens de l’Onas, on peut anticiper sur les inondations », a indiqué Malick Fall. Un avis largement partagé  par Mame Diarra Fam qui a exposé les problèmes auxquelles les populations de Pikine sont confrontées durant les saisons des pluies. «Rien ne marche à Pikine. 

Malick Kébé : «Le système pluviométrique change. Si on ne prend pas garde, nous allons avoir des problèmes. Il  faut injecter plus de moyens dans la gestion des eaux pluviales»

Les inondations constituent notre principal problème », a détaillé Mame Diarra Fam. La dépollution de la baie de Han, la qualité de l’eau, l’accès à l’assainissement sont, entre autres les doléances évoqué par les députés lors du vote du budget du ministère de l’eau et de l’assainissement.  Il y a aussi la problématique de la gestion des bassins de  rétention et des eaux usées et pluviales. Prenant la parole, Serigne Mbaye Thiam a tout d’abord  estiméque   les criques, suggestions et interventions des députés nous aident à faire correctement notre travail. Il a tenu à préciser qu’à l’heure actuelle personne ne peut dire que le système de distribution de l’eau est parfait. Ainsi, il a magnifié les taux élevés  d’accès à l’eau aussi bien en milieu urbain que rural.  Dans ses réponses aux interpellations, il a donné les causes du manque de pression de l’eau. «Ce sont les zones situées en hauteur ou en bout de réseaux qui sont confrontées à un problème de pression d’eau », a-t-il expliqué.  Il a également  livré  les statistiques sur le parc hydraulique en milieu rural et le nombre d’abonnés de Sen’Eau.  D’après lui,    le parc du  système d’approvisionnement en eau en milieu rural compte 2200 forages. Quant au nombre d’abonnés de la Sen’eau, il est de 900  mille clients en milieu urbain. Sur ces clients, « seul 0,2% font des réclamations auprès de la Sen’Eau ».

Le ministre a livré les statistiques sur les besoins en eau dans les grandes agglomérations dans les régions de Dakar et Thiès.  D’aprèsSerigne Mbaye Thiam  une étude a été faite  sur la sécurité de l’eau à l’horizon 2050. Cette étude a révélé, selon toujours le ministre, que les besoins en eau sur le triangle Dakar Mbour Thies ou le demande  en eaux  (80%) est plus forte, les besoins sont de 580 millions m3 par jour. Cette demande qui augmente d’année en année va atteindre plus de  11 millions m3 à l’horizon  2025. Interpellé sur la qualité de l’eau,  Thiam a indiqué que le liquide précieux est contrôlé par au moins trois laboratoires.  «L’eau est l’aliment le plus contrôlé au Sénégal », a-t-il rassuré sur la qualité de l’eau. Sur le coût  onéreux du prix de l’eau, le ministre a précisé que depuis 2015, le prix de l’eau n’a pas connu une augmentation. 

Serigne Mbaye Thiam à Guy Marius Sagna : «Je pense que vous croyez à ce que vous avancez. Mais vos informations ne sont pas conformes à la réalité»

Sur le problème de la gestion de l’eau en milieu rural, Serigne Mbaye Thiam a indiqué que sur les 4 sociétés (qui Aquatech, FlexEau, Seao et SOGES( Societé de Gestion des eaux du Senegal) ont signé des contrats d’affermage avec l’Etat du Sénégal  seules les zones couvertes pour l’une des sociétés est confrontée à des difficultés. « Ce sont les zones couvertes par Aquatech qui sont confrontées à des problèmes », a-t-il expliqué. Sur la mise en œuvre du second plan décennal de lutte contre les inondations, Serigne Mbaye Thiam a annoncé une évaluation du premier Plan. Cette évaluation va permettre de corriger les erreurs du premier plan. S’agissant des accusations du député Guy Marius Sagna, le ministre a apporté un démenti.  «Je pense que vous croyez à ce que vous avancez. Mais vos informations ne sont pas conformes à la réalité », a-t-il répondu. Entrant dans les détails,  le ministre a précisé que le dernier  prix de la Sde tourne autour de 90 000 francs hors taxe alors que la Sen’Eau l’a fait à  75 000 hors taxe. «C’est ça la vérité », dit-il . Au terme des débats, les députés ont examiné hier  mardi le  budget du ministère de l’eau et de l’Assainissement pour l’exercice de l’année 2023. Il  est arrêté à 131746 775 790 en Crédit de paiement (Cp) et à 320 212 017 417 Francs Cfa en Autorisation de paiement (Ae). Dans le rapport soumis aux députés, le ministre des finances et  budget fait l’Etats des lieux de la situation des factures impayées des établissements publics. D’après la note, les bons impayés sont évalués à 8,4 milliards. Des mesures ont été prises afin de s’assurer de la couverture budgétaire des dépenses obligatoires liées aux factures d’eau et d’électricité avant la validation des budgets desdits établissements.

L’info