Corse : des heurts éclatent à Bastia lors d’un rassemblement six mois après la mort d’Yvan Colonna
Des cocktails Molotov ont notamment été lancés par les manifestants en direction de la police, qui a répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.
Une manifestation, organisée six mois après la mort en prison du militant nationaliste corse Yvan Colonna et réunissant quelque 150 personnes à Bastia, a été émaillée de heurts entre la police et quelques dizaines de manifestants, selon un correspondant de l’AFP. Lancé par le mouvement des jeunes du parti indépendantiste Corsica Libera, ce petit rassemblement avait pour objectif de réclamer la reconnaissance du peuple corse, la libération des prisonniers politiques et de demander « justice pour Yvan Colonna ».
Des tirs de cocktails Molotov vers la police ont eu lieu avant que la police ne réplique par des tirs de gaz lacrymogène, alors que la manifestation avait débuté dans le calme. Alors que la tension montait entre la police et une trentaine de manifestants, un drapeau français a été brûlé et une banderole « statu francese assassinu » (« État français assassin » en corse) a aussi été déployée sur les grilles de la préfecture. Le calme est finalement revenu vers 20h sans aucune interpellation à ce stade, a indiqué le parquet de Bastia.
Dupont-Moretti attendu jeudi en Corse
Le parquet de Bastia a également indiqué que les policiers avaient intercepté quelques heures plus tôt cinq à six sacs contenant des tenues de peintre et des marteaux, transportés par un groupe de jeunes qui a pris la fuite. L’hiver dernier, la mort d’Yvan Colonna avait provoqué plusieurs semaines de protestations souvent violentes en Corse. Selon de nombreux Corses, le militant ne se serait pas fait agresser mortellement dans sa prison d’Arles, où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac, s’il avait été transféré dans une prison insulaire, comme il le demandait.
Alors que le gouvernement a entamé des discussions avec les élus corses sur l’avenir de la collectivité de Corse, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait valoir cet été qu’il n’y aurait « aucun tabou » notamment sur une évolution vers l’autonomie, posant deux conditions, à savoir une Corse qui reste « dans la République », et le fait de ne pas créer « deux types de citoyens » sur l’île. Ancien avocat d’Yvan Colonna, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti est attendu à Ajaccio jeudi puis Bastia vendredi pour sa première visite en Corse en tant que ministre.
Toutinfo.net avec leparisien