SEYDI GASSAMA SUR LA MORT DE ABDOU FAYE : ‘’La responsabilité de la police est engagée…’’
On ne met pas une personne n’importe comment en garde à vue. Et si toutes les conditions et préalables sont remplis, il serait quasiment impossible de se suicider dans une cellule de sécurité d’un commissariat. La remarque est de Seydi Gassama qui, avec Amnesty international, réclament une enquête pour élucider les circonstances de la mort de Abdou Faye.
Sur le cas le plus récent, le Directeur d’Amnesty international Sénégal exige une enquête sérieuse. ‘’Pour ce qui concerne Abdou Faye, notre demande est très claire. Le parquet doit ouvrir une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort’’, clame-t-il. Et de noter que si tout c’était bien fait, il ne devrait pas pouvoir y avoir de suicide. ‘’Il été en garde à vue, censé être détenu dans une cellule de sureté du commissariat central. Presque dans tous les commissariats du Sénégal, la cellule de sureté est à la vue du poste de police. Autrement dit, les policiers qui sont dans le poste sont censés avoir les yeux sur les gens qui sont dans la cellule de sureté. Et dans un poste de police, 24h sur 24, on a des personnes. A supposé que Abdou Faye soit seul dans la cellule ; mais 24 h sur 24 la police doit avoir les yeux sur cette personne-là. C’est ça l’objet de la garde à vue’’. Mieux, il ajoute : ‘’la responsabilité de la police est engagée, car on ne va pas dans un violon avec des objets qu’on est susceptible d’utiliser pour se faire du mal ou faire du mal à autrui. Même le gris-gris que vous portez, on vous l’enlève ; on vous enlève tout… Si toutes ces conditions sont remplies, on peut se poser des questions. Est-ce bien un suicide ? Donc il faut qu’on ouvre une enquête et qu’on sache ce qui s’est passé. C’est notre exigence’’.
‘’Aujourd’hui, le sentiment le mieux partagé, est qu’on peut mourir dans un commissariat, dans une brigade de gendarmerie, il n’arrivera rien’’
Sur les nombreux cas de décès de personnes gardées à vue et qui sont le plus souvent expliqués par le suicide, le défenseur des droits de l’homme note que l’impunité est souvent la règle. ‘’Malheureusement, dans la plupart des cas, les enquêtes sont ouvertes, mais finalement classées sans suite, et les auteurs présumés sont restés impunis’’, soutient M. Gassama. Pour qui, ‘’ça ne peut pas continuer comme ça, parce que ça va contribuer à détériorer la relation entre le citoyen et la police’’. Cela est d’autant plus vraie pour lui, qu’‘’aujourd’hui le sentiment le mieux partagé, est qu’on peut mourir dans un commissariat ou dans une brigade de gendarmerie, il n’arrivera rien’’. ‘’Cela fait que le manque de confiance entre les populations et les forces de sécurité est en train de se creuser. Et ça, l’Etat doit l’éviter. La confiance des citoyens est cruciale pour la réussite de la mission des forces de sécurité’’.
L’info