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APRES DEUX ANS SIX MOIS PASSE EN PRISON : Khalifa finalement gracié

Le président de la République a enfin élargi Khalifa Sall, condamné à cinq ans de prison dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar. Une mesure qui intervient deux jours après les retrouvailles entre Macky Sall et son prédécesseur Wade.

Hier vers 19 heures, l’ancien maire de Dakar tout de blanc vêtu quitte la prison de Rebeuss. Quelques heures plus tôt, le décret de grâce état sorti portant la signature du Président de la République. On pouvait lire dans son article premier qu’une remise totale des peines principales était accordée aux condamnés définitifs parmi lesquels, «Khalifa Ababacar Sall, né le 01/01/1956 à Louga de feu Mbaye et Awa Niang, Professeur d’histoire et de géographie , domicilié au 24, Avenue Jean Jaures à Dakar, mandat de dépôt du 07 mars 2017, condamné à cinq ans d’emprisonnement et à une amende de 5 millions de francs CFA pour faux et usage de faux en écriture de commerce , faux et usage de faux dans des documents administratifs et escroquerieportant sur des deniers publics. » Le même sort a été réservé à Mbaye Touré et Yaya Bodian, respectivement Directeur administratif et financier et comptable de la Ville deDakar. Il a été ainsi demandé dans l’article 2 du décret au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, d’exécuter le présent décret qui sera publié au journal officiel. Un tel décret de grâce intervient après un long moment de supputations sur la libération de l’ancien maire de Dakar. Ses proches et autres souteneurs de Khalifa Sall ont crié depuis lors sur tous les toits pour qu’il soit gracié. De nombreux observateurs et autres membres du régime affirment qu’une telle décision est motivée par une certaine volonté de décrispation du climat politique. Mais on se rappelle dernièrement, lors du sommet du G7 à Biarritz, le Président Macky Sall disait que la décrispation politiquene saurait être réduite à une dimension de grâce. «La grâce est un pouvoir constitutionnel du président de la République. Ça ne dépend que de lui, et de lui tout seul, et de son appréciation. Donc je ne peux pas discuter de ce que dit la presse par rapport à la grâce. Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire », avait-il déclaré. Entre-temps, le chef de l’Etat s’est ressaisi en profitant de cette atmosphère qui lui est favorable pour libérer Khalifa Sall, une autre épine. On se rappelle aussi, lors de la journée du dialogue national du 28 mai 2019, répondant à la sollicitation de Soham Wardini qui demandait une grâce pour Khalifa Sall, Macky Sall avait répondu qu’il n’appartenait pas au Président de la République de faire la Justice et que tant que la procédure était en cours il ne
pouvait intervenir. Il soutenait toutefois avoir bien entendu la doléance de la nouvelle mairesse de Dakar, Madame Soham Wardini. Finstratègepolitique, Macky Sall fait toujours avancer les pions au bon moment. Et ce n’est pas un hasard, après que de bonnes volontés et autres guides religieux ont depuis tout ce temps joué la médiation, qu’il accepte de se retrouver avec son père en politique et de gracier Khalifa Sall à pareil moment. Pour quelle fin? L’avenir le dira !

( Seydina Bilal DIALLO avec Toutinfo.net )