Le ministère de l’Hydraulique relève les failles de la SDE
Après la saisine de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (Armp) par la Sde, pour contester l’attribution provisoire du contrat d’affermage pour la gestion du service public et de la distribution de l’eau dans les centres urbains et péri-urbains au groupe français Suez, des voix s’élèvent du côté du ministère de l’Hydraulique pour livrer leurs vérités.
D’après les partisans de Mansour Faye,
«la vocation sociale de la deuxième réforme de l’Hydraulique urbaine et péri-urbaine est un élément essentiel de ce dossier. En conséquence, l’État a inclus dans le dossier d’appel d’offres une clause de révision à la baisse». Ces précisions faites, ils soutiennent que «les trois candidats pré-qualifiés, à savoir SDE, VEOLIA ET SUEZ, ont été invités à proposer une offre qui consacre une baisse du prix de l’eau. Face à cette option économique, SDE, SUEZ et VEOLIA ont toutes proposé une offre financière en deçà des 363,04 FCFA le mètre cube actuellement appliqués par la SDE. SDE elle-même soutient pouvoir vendre le mètre cube d’eau à 287,9 FCFA et SUEZ a proposé un prix de 298,5 FCFA HTVA/. Le prix qui alimente la polémique aujourd’hui est celui cité ci-dessus et annoncé à l’ouverture des plis». Selon eux, «cette baisse est forcément confirmée par sa conformité avec le modèle économique qui as- sure sa viabilité. Confronté à la proposition de gestion technique de l’eau potable en milieu urbain et péri-urbain, le prix annoncé à l’ouverture s’avère irréaliste».
Les proches de Mansour Faye soulignent que «l’offre financière de SDE a été corrigée pour la rendre conforme aux charges inhérentes au mode de gestion décrit dans le dossier d’appel d’offres et aux performances techniques adaptées à un contexte de réalisation d’investissements pour satisfaire la demande en eau potable. Ce qu’il fallait surtout éviter, c’est une révision du prix exploitant au bout de quelques années au motif qu’il n’assure pas des garanties de rentabilité à l’opérateur qui sera sélectionné. Faites au gré des avenants, les révisions tarifaires du passé sont autant de leçons capitalisées dans ce contrat à venir. Il n’y a jamais eu de tendance baissière. L’exploitant a toujours soutenu que la baisse n’était pas une garantie de viabilité pour la gestion du patrimoine hydraulique de l’État du Sénégal». Et d’ajouter : «le verrou est posé dans cette ré- forme qui est appelée à parachever la réforme de 1996 qui a fixé au secteur les objectifs suivants : résorber le déficit de 100.000 m3/jour à l’époque, réaliser l’équilibre financier (cela a été fait en 2003) et offrir une meilleure qualité de service. En 2006, le contrat a expiré. Un accord a été trouvé entre l’État et la SDE pour le proroger par une succession d’avenants. Le huitième du genre se termine à sa 22ème année ce 31 décembre 2018 alors que le bail initial était de 10 ans». A noter par ailleurs que, si d’ici le 31 décembre le contentieux autour de ce contrat n’est pas réglé, une période de transition de 6 mois sera observée par la Sde. Se voulant rassurants, les partisans de Mansour Faye indiquent que les emplois seront préservés par le repreneur.
( Toutinfo.net )