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Matchs truqués à Diourbel : les patrons des clubs fautifs s’expliquent

La commission de discipline de la ligue de football de Diourbel a tapé fort contre les équipes, dirigeants et entraîneurs des quatre équipes reconnues coupables d’avoir violé l’éthique du football. Les sanctions vont de «sérieux avertissement» à cinq ans d’interdiction d’activités liées au ballon rond. Dans les colonnes de L’Observateur, les responsables des entités incriminées se sont défendus.

Papa Ibrahima Ndiaye, président de UADB SC (battue 27-0 par Woguine FC)

«C’est malencontreux pour le football sénégalais d’une manière générale, en particulier pour la région de Diourbel. A priori, c’est une décision conservatoire par rapport à l’image du football. Ce qu’il faudrait reconnaître, c’est que nos étudiants n’ont pas fait l’objet d’une corruption. Ils ont été dans un état de mécontentement et on n’a pas été en rapport avec eux. La Ligue doit revoir la décision qui est lourde. Nous sommes dans les principes et nous respectons les instances et puis on va regarder ce qu’on peut faire. Mais pour l’instant, il faut qu’on attende de finir l’enquête interne avant de prendre des initiatives.»

Malick Diop, manager général de Woguine FC

«La commission n’a rien à reprocher à Woguine FC, mais malgré tout, elle nous a sanctionnés. C’est vide par rapport à ce que les autres équipes ont révélé. On va se battre tout en espérant avoir gain de cause. Mais quelle que soit l’issue, on va prendre ça avec philosophie. Je n’accuse personne, je n’indexe personne. On est une organisation structurée, on va se concerter pour prendre une décision parce que sur le plan juridique, on a une possibilité concernant la sanction. Rien ne prouve (les faits supposés à l’origine de) la suspension de notre équipe.»

Pape Tall Diouf, président de Ndayane FC (tombeur de Médinatoul par 17-0)

«Nous envisageons de demander à la commission de tenir compte du fait que les joueurs ont un bel avenir dans le football. Ces jeunes doivent continuer de vivre leur passion et se rattraper. C’est une sanction qui nous incombe tous. Mais notre position n’a jamais varié. On n’a pas tenté de truquer un match, mais la commission est dans son rôle.»

Alioune Badara Fall, président de Médinatoul FC

«C’est une sanction qui s’adresse plus à une opinion plutôt qu’une décision fondée sur l’application des dispositions réglementaires si on se réfère aux articles et aux alinéas visés. Si c’était un cas grave, il n’y aurait pas de sanctions de 5 ans, 2 ans, de sursis, mais d’une interdiction à vie. Donc, c’est une décision ferme. Puisqu’ils n’ont pas pris une décision ferme, on ne peut pas considérer que ce sont des cas graves. D’autant plus que ce n’est pas une combine organisée ou collective, mais c’est peut-être des joueurs, avec la complicité d’un entraîneur qui, à un moment donné dans le match pour les intérêts sportifs, ont voulu s’arranger. Ce n’est pas une corruption ou une faute qui a été préparée par une équipe qui est très organisée. C’était spontané. Ce n’était la responsabilité d’aucun dirigeant, peut-être une responsabilité morale», explique Alioune Badara Fall. C’est parce qu’il y a la pression que tout le monde dit que c’est grave, qu’il faut des sanctions, que les gens ont pris ces décisions. Si ça ne dépendait que de moi, je n’allais pas leur faire ce plaisir d’introduire un appel. Pourquoi faire un appel ? En tout cas, ce n’est pas ma position, maintenant on verra avec les autres dans une rencontre aujourd’hui (hier), s’il y a lieu de faire un appel ou pas.»