LA CHRONIQUE DE MLD: Mimi et Khalifa superstars de l’espace public
Question à mille balles. Quel est le dénominateur commun entre Mimi Touré et Khalifa Sall ? La réponse coule de source : ces deux hautes personnalités sont présentement les plus courtisées de l’espace politique, Mimi aux côtés de Sonko et Khalifa en phase de chaleureuses retrouvailles avec son ancien allié le Président Macky Sall.
La dame de fer, récente égérie du régime, représente sans doute une équation à mille inconnues pour son ancien patron.
Son discours se durcit. Elle s’avère dangereuse d’autant qu’elle en sait beaucoup sur les secrets d’un pouvoir qu’elle a récemment incarné à la caricature.
L’axe Mimi/ Sonko se dessine ; ces deux Leaders jouant présentement le rôle de l’opposition radicale.
Si Mimi reçoit une salve d’insultes et de menaces comme elle l’a affirmé, c’est qu’elle peut faire mal à son ancien patron pour avoir été au cœur du système. Le même système que Sonko lui-même a toujours voulu démanteler et dont il s’accomode aujourd’hui avec délicatesse pour arriver à ses fins.
Plusieurs proches collaborateurs de l’opposant intrépide ont été aussi d’éminents acteurs dudit système à l’image d’Aida Mbodj, Habib Sy et d’autres. Autrement dit, Sonko est à fond dans la Real Politik, les vérités d’hier ne sont pas forcément celles d’aujourd’hui et il faut s’adapter au risque de fouler au pied les sacro-saints principes du début de parcours.
Ce qui donne tout son sens à la bonne vieille maxime : « En politique, il faut éviter de dire fontaine, je ne boirai jamais de ton eau »
Les chemins de la vie sont sinueux et insondables.
Du côté du camp présidentiel, le quatuor Macky/ Idrissa Seck / Khalifa et Karim Wade s’affine de plus en plus pour prendre les contours d’une réalité.
Khalifa est dans une dynamique de rapprochement avec le Boss de Benno Bokk Yaakar. Une démarche à mettre sur le compte d’un certain réalisme d’autant que c’est le Chef de l’Etat qui détient les clés de son éligibilité à lui, Barthélemy Diaz et Wade fils.
Lors de son émission avec Pape Allé Niang, l’ancien maire de Dakar avait fait très peu cas de Sonko.Il était plutôt dans le développement personnel, une stratégie éprouvée visant à polir son image pour se tailler un beau costume de présidentiable.
Khalifa Sall est dans une sorte d’opération-remontada. Il veut naturellement charmer un électorat qu’il n’a pas eu l’occasion de rencontrer lors de la présidentielle de 2019 pour avoir eu mailles à partir avec la justice.
Normal quelque part, l’homme ne saurait rester ad vitam aeternam sous l’ombre tutélaire de Sonko.Le champ politique est finalement interdit aux enfants de chœur en ce qu’il est décidément le cimetière des amitiés.
Ce pays va vers des lendemains difficiles d’autant que le F24 la toute nouvelle grande coalition de l’opposition sonne la mobilisation pour un grand rassemblement prévu le 12 mai prochain soit quatre jours après le procès Mame Mbaye Niang / Sonko .Quand on connaît un peu la curieuse propension des autorités administratives à interdire les rassemblements populaires, on peut aisément s’attendre à de la castagne, du moins des heurts entre extrémistes des deux camps antagoniques.
Cette année pré-électorale nous plonge finalement dans une campagne électorale permanente. Quid alors de la productivité économique gage de progrès collectif au moment où les projections de 8% de croissance sont de plus en plus insistantes ?
Une autre équation à plusieurs inconnues.
PS/CHRONIQUE PARUE DANS LE QUOTIDIEN L’INFO DE CE VENDREDI