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Mafieux italien interpellé à Saint-Étienne : ce que l’on sait sur ce dangereux patron de pizzeria

Le sexagénaire arrêté jeudi, qui se présentait sous un faux nom, avait ouvert un restaurant de spécialités italiennes. Le casier judiciaire de cet homme condamné à la perpétuité et recherché depuis 2014 fait froid dans le dos.

Sur la page Facebook de ce restaurant italien de la Loire, on retrouve une vidéo de pâtes flambées directement dans la meule de parmesan. Mais depuis 2021, plus aucune publication. Les responsables partageaient aussi les photos d’articles de presse qui ont relayé l’ouverture de cette table de spécialités calabraises, la région d’origine du dirigeant.

Le patron, c’est Edgardo Greco, aujourd’hui âgé de 63 ans, qui se fait appeler « Paolo Dimitrio », un membre présumé de plus grande mafia italienne, la Ndrangheta. Il a été interpellé ce jeudi à Saint-Étienne (Loire) après 16 ans de cavale, a annoncé Interpol.

Que lui reproche-t-on ?

Edgardo Greco, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 2006 en Italie pour des homicides, s’est installé en France la même année, selon le parquet général. Selon les carabiniers italiens, Edgardo Greco a fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen du parquet de Catanzaro (Calabre, sud de l’Italie) depuis 2014, après sa condamnation à perpétuité pour deux meurtres commis en janvier 1991 et une tentative de meurtre en juillet 1991.

Le fugitif, qualifié de « dangereux » par Interpol, s’était échappé lors d’une garde à vue. Il faisait partie à l’époque du clan Perna-Pranno, qui était le plus important dans la ville de Cosenza, où il vivait. « Il est considéré co-responsable de l’embuscade du 5 janvier 1991 qui a coûté la vie aux frères Stefano et Giuseppe B. qui voulaient une plus grande autonomie et considération dans le milieu des clans de Cosenza », expliquent les carabiniers italiens dans un communiqué.

Les victimes avaient été tuées « à coups de barres de fer dans un entrepôt de poissons (…) et leurs cadavres ont disparu et n’ont jamais été retrouvés », selon la même source. Ils auraient été déterrés et détruits dans de l’acide. D’autres nombreux faits pourraient être attribués à Edgardo Greco, comme des vols de banques et de fourgons de transferts de fonds, selon Le Monde. Il aurait alors, dans les années 1980, hérité du surnom de « tueur des prisons » pour une tentative d’attaque au couteau lors d’une balade dans une cour de prison.

Comment a-t-il été interpellé ?

L’interpellation a eu lieu jeudi vers 1h40 du matin, dans une rue de Saint-Étienne. Le Monde précise qu’il a été arrêté par la police judiciaire locale, les enquêteurs de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) et des carabiniers venus spécialement de Cosenza, dans le sud de l’Italie.