TRAFIC ILLICITE DE BOIS EN CASAMANCAISE : La mafia tenue par des agents de forestiers
En dépit des efforts fournis du gouvernement du Sénégal pour éradiquer le fléau, du trafic illicite du bois prend des proportions inquiétantes en Casamance. Le phénomène est plus aggravé par le comportement des agents forestiers. Sensé de lutter contre le fléau, certains entre eux, s’y adonnent pour s’enrichir. Ils délivrent des autorisations de coup moyennant de sommes importantes d’argent.
La forêt casamançaise est plus que jamais menacée. En effet, le trafic autour du bois bat son plein ce moment dans la région sud notamment le département de Bounkiling, région de Sédhiou. Il faut noter que depuis le ratissage opéré par l’armée sénégalaise à Sindian et à Bignona, les trafiquants se sont réfugiés dans la zone Mangana, plus précisément à Kampassa et Kammamoudou, deux villages de la Gambie situés à quelques mètres de la frontière. Ces deux villages servent de dépôt et de transit vers Brikama ou Serrekunda (Gambie).Ici, les des fagots de bois secs et des sacs de charbon provenant de la forêt sénégalaise sont à perte de vue. Des dizaines voire vingtaine des camions et des charrettes, sont mobilisés par jour pour prendre rentrer nuitamment dans la forêt casamançaise avec la complicité des agents forestiers opérant dans la zone moyennant de forte sommes d’argent. Vue la rentabilité de l’activité la quasi-totalité des populations (tout âge confondu) des zones Kabada, Darang et Mangana sont dans le business, du trafic de bois.
En effet, ce qui est déplorable dans cette mafia du bois en Casamance, en dépit des efforts fournis par les autorités étatiques pour freiner le fléau, en mobilisant des moyens humains et matériels adéquats et en installant des agents forestiers de proximité, la mafia continue au vu et au su de tout le monde. Les agents forestiers censés protéger la forêt, profitent de la situation pour s’enrichir. Très engagé pour la lutte contre le trafic illicite de bois dans la région Mamadou Diallo a tout fait pour installer une unité de surveillance forestiere dans son village à Diallocounda, un village situé à quelques kilomètres de la Gambie, dans la commune de Ndiamalathiel, arrondissement de Boghal, département de Bounkiling. Inauguré il y a à peu près un an, l’unité a pour mission de lutter contre ce fléau dans la zone frontalière. Contre toute attente, ces sont les éléments détachés dans cette unité qui se sont reconvertis en trafiquants de bois. Ils profitent pleinement de la mafia, en collaborant avec les trafiquants. Selon des sources concordantes, ces derniers délivrent des autorisations de coupe moyennant 75000 francs FCFA par deux Cailcédrats. Ainsi, pour 20 planches obtenues, le chef de service en reçoit 5.
Chaque planche coût environ 3000 f. En ce qui concerne, le charbon de bois, pour 10 sacs, le chef de service de la foresterie reçoit il en obtient 1 et le sac est aussi 1 qui est vendu à 300 dalasis, soit 2500F. Pour justifier cette mafia dans la région, les agents forestiers pointent du doigt le détournement de l’argent versé par les coupeurs de bois. En fait, l’agent forestier de Bounkiling accuse de celui de Diallocounda de ne verser les contraventions au niveau du service départemental. Les agents forestiers, selon certaines indiscrétions ont des relais sur le terrain et ces derniers gagnent beaucoup d’argent. A chaque fois que ces derniers leurs informent de la descente des agents des eaux et forêts sur le terrain, ils en informent à leur tour les trafiquants pour qu’ils se sauvent à temps. En dépit des moyens déployés par l’Etat avec le récent recrutement d’un nombre important des jeunes auxiliaires des eaux et forêts, la mafia continue de belle sous le regard complice de certains élus locaux. Pourtant, nul n’ose couper un seul arbre dans le pays de l’ancien dictateur Yaya A.J.J Jammeh, où est destiné ce bois coupé dans la forêt sénégalaise.
Abdoulaye Diao