Après le coup d’État, le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du Burkina Faso
Après une journée d’incertitude à Ouagadougou, une quinzaine de soldats ont annoncé hier soir sur le plateau de la radiotélévision nationale que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba était démis de ses fonctions de président de la transition. Huit mois après le précédent coup d’État, le capitaine Ibrahim Traoré succède au lieutenant-colonel à la tête du Burkina Faso.
Ibrahim Traoré, était jusque-là chef d’artillerie du 10e Régiment de commandement d’appui et de soutien basé à Kaya. Il prend la tête du Mouvement patriotique pour la restauration et le sauvegarde après la chute du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.
Inscrit à l’université de Ouagadougou en 2006, Ibrahim Traoré sort major de sa promotion avec sa licence en géologie fondamentale et appliquée. Trois ans plus tard, il décide alors d’intégrer les forces armées burkinabè. C’est en 2010 qu’il est recruté pour le compte de la 12e promotion de l’Académie militaire Georges Namoano de Pô qui abrite le centre d’entraînement commando.
Déjà présent lors du précédent coup d’État
Après deux ans de formation, le jeune sous-lieutenant est affecté au régiment d’artillerie, basé à Kaya dans la région du Centre-Nord. En 2014, il passe lieutenant et, en 2020, il porte ses galons de capitaine. Le capitaine Ibrahim Traoré est nommé chef d’artillerie du 10e régiment de commandement d’appui et de soutien de Kaya, en mars dernier, par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Âgé de 34 ans, il fait partie des jeunes officiers qui avaient renversé Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier dernier. Tout comme ces camarades, le capitaine Ibrahim Traoré s’est engagé dans la lutte contre les groupes armés. Selon ses proches, il rendait régulièrement visite à ses hommes en mission de sécurisation.
Ibrahim Traoré a suivi des formations d’élite, notamment avec les unités commando de Pô ou encore au Maroc. Homme de terrain, IT comme l’appellent ses soldats, est respecté au sein du rang pour son engagement au combat et sa proximité avec les hommes.
Contrairement à son prédécesseur, le capitaine n’est pas passé par le Prytanée militaire. « Ça fait une grande différence, explique une source proche de l’armée. C’est un militaire de rang, qui a gravi les échelons. »
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