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MACKY MONTE AU CRÉNEAU

A la tribune du sommet sur l’adaptation de l’Afrique aux changements climatiques qui s’est tenu hier, lundi 5 septembre 2022, à Rotterdam (Pays-Bas), le président de la République, Macky Sall, a demandé aux pays développés de respecter leurs engagements à financer la résilience du continent africain aux chocs climatiques. C’est un devoir envers l’Afrique qui doit aussi avoir la possibilité de se développer par l’usage d’énergies non renouvelables, a-t-il indiqué.

C’est à Rotterdam, aux Pays-Bas, où il prend part au sommet sur l’adaptation de l’Afrique aux changements climatiques, que le président de la République, Macky Sall, a fait le plaidoyer pour la mobilisation des engagements financiers pris par les pays développés lors de la Conférence de Paris sur le climat en 2015. «Quand des pays comme ceux de l’Afrique sont appelés à renoncer au schéma pollueur que d’autres ont suivi sur des siècles pour mettre toute la planète dans son état actuel d’urgence environnementale, il est juste et logique qu’en contrepartie, le coût de l’adaptation qui en découle soit partagé de façon équitable», a dit le chef de l’Etat.

Dans son discours, le chef de l’Etat, Macky Sall, d’insister sur l’impérieuse nécessité pour ces pays-là de mobiliser les ressources promises. «C’est tout le sens de notre plaidoyer pour la mobilisation des annonces déjà faites, notamment l’engagement financier de 100 milliards de dollars (plus de 55.000 milliards de F CFA) par an de 2020 à 2030, l’affectation à l’Afrique d’une partie des obligations vertes et autres financements innovants, en rendant les mécanismes d’accès au financement climatique plus simple et plus transparents».

 «PAYEZ, SINON ON VA FAIRE COMME VOUS»

Le président Macky Sall reste ferme sur la question. «Il ne s’agit pas d’un rapport d’un donneur à un récepteur, mais d’une responsabilité assumée. Ceux qui sont les pollueurs doivent payer. Ils doivent contribuer et financer le programme d’adaptation sinon, on va faire comme eux. On va chercher du charbon et du pétrole mais, nous détruirons ensemble la planète», prévient-il. Financer l’adaptation de l’Afrique aux changements climatiques n’est pas un privilège que l’on ferait aux pays qui la composent. «Je pense qu’ils ont la volonté. Ils ont pris des engagements. Il faut simplement qu’ils les respectent. Ils nous demandent nous de nous adapter, de ne pas suivre leur chemin de pollution, de ne pas nous industrialiser, sauf si nous abandonnons ces voies et que nous nous adaptions aux nouvelles situations, auquel cas, ils mettraient de l’argent pour que cette adaptation soit financée. Cet argent qu’ils doivent mettre ; ce n’est pas demander, nous ne quémandons pas. C’est une nécessité pour que notre planète soit sauvée», a martelé le président Macky Sall. A moins d’une dizaine d’années de 2030, échéance de l’action climatique et du développement durable, le chef de l’Etat est d’avis qu’ «il faut aller bien au-delà des annonces et faire face aux obligations collectives de justice climatique et d’équité économique et sociale vis-à-vis de l’Afrique».

 «AUCUN PAYS NE SE DEVELOPPE AVEC SEULEMENT DES ENERGIES RENOUVELABLES»

Par ailleurs, il a estimé que l’industrialisation du continent africain ne saurait être limitée au simple usage des énergies renouvelables. «Il faut une énergie de base qui permet de soutenir notre économie. On ne peut pas laisser l’Afrique simplement loin dans les énergies renouvelables. C’est un discours qu’il faut déconstruire. On n’a jamais vu un pays se développer avec seulement des énergies renouvelables. Il faut qu’on accepte de nous accompagner, d’abord dans un mixte énergétique qui permet une énergie compétitive à bon marché et le maximum d’énergie renouvelable pour accompagner ce mixte. Et déjà nous y travaillons», a-t-il souligné.