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Réhabilitation de l’Hôpital Aristide le Dantec : Lamine Bara Gaye, directeur du SNEIPS donne sa part de vérité

Réhabilitation de l’Hôpital Aristide le Dantec : Lamine Bara Gaye, directeur du SNEIPS (Service national de l’Education et de l’Information pour la Santé) rouvre Dantec ou plutôt le dossier de cet hôpital pour donner des assurances aussi bien au personnel, aux malades qu’aux prestataires de l’hôpital quant à la continuité du service malgré son éclatement et sa délocalisation dans divers sites. Arborant sa casquette de responsable politique BBY à Mbacké, il a disséqué les résultats des Locales n’oubliant pas la perte de son fief de Mbacké.Comment appréciez-vous le projet de reconstruction de l’hôpital ?Je vais profiter de cette occasion pour revenir sur l’importance de ce projet de réhabilitation qui a été une forte demande des travailleurs de l’hôpital. Il faut le préciser, il fait partie des doyens des hôpitaux du Sénégal, car il a été bâti bien avant les indépendances. Tout le monde sait que l’Etat a fait plusieurs fois des opérations de réhabilitation de certains compartiments. Mais il se trouvait de manière générale que l’hôpital le Dantec était devenu véritablement vétuste avec des bâtiments amortis. Et quelques fois même ils menaçaient ruine sur les travailleurs. Ceci étant, quand les travailleurs et la commission médicale d’abolissement et le Conseil d’administration ont soumis la question au président de la République, Macky Sall, il a marqué son accord. C’est ainsi que décision a été prise d’instruire les services du gouvernement pour procéder au lancement du marché. Ce qui a été fait et effectivement une entreprise espagnole a été saisie pour sélectionner, faire le travail, pour un plan qui a été partagé avec les travailleurs de l’hôpital, mais aussi avec le collectif des syndicats. Aujourd’hui le processus a démarré. L’entreprise doit prendre possession des lieux. Le ministre de l’Urbanisme en charge de l’autorisation de construction a déjà émis l’arrêté autorisant la déconstruction des édifices et par conséquent le ministère de la Santé et de l’Action sociale à travers la Direction des Etablissements publics de santé, mais également la direction des infrastructures, des équipements et de la maintenance a démarré le processus. Un plan de redéploiement a bien vu le jour en accord avec les autres directeurs de structures hospitalières d’accueil. Des patients y ont été redéployés, notamment ceux qui feront la chimiothérapie, la radiothérapie. Et pour rassurer tous les malades, il y a une phase de communication et de concertation.

Le personnel a-t-il été assez associé au projet ?En ce qui concerne le personnel de l’hôpital le Dantec, il y a eu une phase de concertation qui a commencé d’abord au sein de l’hôpital. Le directeur a travaillé avec le conseil d’administration et les travailleurs. Et ils ont arrêté un plan de redéploiement. Moi j’ai eu à assister à plusieurs rencontres initiées par le ministre. Madame le ministre leur a rappelé les assurances données par l’Etat du Sénégal. Ils disent qu’ils n’ont pas reçu des notes d’affectation. Il y a des phases. D’abord, la première concerne le redéploiement des services et le déplacement des malades. Il y a une note du directeur de l’hôpital qui demande aux travailleurs de rester chez eux pour le moment. Ils vont recevoir leurs nouveaux lieux d’affection. Il faut signaler que les fonctionnaires sont tenus de servir sur toute l’étendue du territoire sénégalais. Par conséquent, ils vont recevoir leurs notes d’affectations. Ils sont tenus de les respecter. Ils vont rejoindre ces services-là. Ils sont tenus de travailler sous l’autorité de ces services là et des directeurs de ces hôpitaux. Ces notes de services vont sortir au jour le jour. L’ensemble des travailleurs d’Aristide le Dantec seront réaffectés.La tension ambiante n’est-elle pas née du simple fait que les autorités ont voulu respecter à la lettre la date de début du projet initialement fixé par le chef de l’Etat en début septembre prochain alors que techniquement les délais étaient assez courts ?Non ! Les délais ne sont pas courts. Il y aura toujours des gens que l’on appelle des activistes qui vont s’agiter. Mais toujours est-il que force reste à la loi. Mais je pense également que l’Etat du Sénégal s’est engagé devant l’opinion. Il ne faut pas que l’on laisse des agitateurs vouloir semer le désordre et empêcher aux travailleurs de faire correctement le travail. Je pense que sur ce niveau-là, nous faisons confiance aux forces de sécurité et de défenses qui ont par ailleurs accompli leur mission dans ce processus. C’était juste des bruits provoqués par deux ou trois individus. Mais les choses sont très vite rentrées dans l’ordre et l’entreprise a pris possession des chantiers et les travaux vont bientôt démarrer. Des membres du personnel de l’hôpital, des activistes et des hommes politiques de l’opposition voient derrière ce projet de reconstruction une volonté de mettre la main sur le foncier de l’hôpital. Que répondez-vous à ces accusations ?

Je pense qu’il faut savoir raison garder. Nous sommes dans un Etat et il est organisé. Cela veut dire que ce dossier-là n’est pas nouveau pour ceux qui connaissent le fonctionnement de l’administration. C’est un partenariat public-privé. C’est le président qui est l’autorité qui a fait l’option à ce qu’une partie des terres puisse être montée sous forme de partenariat supervisé par l’instrument technique du ministère des Finances, qui est le FONSIS. Le Directeur général a eu même à s’exprimer sur le montage de ce projet. Parce que nous ce n’est pas notre domaine. La question concerne le ministère des Finances et le FONSIS. Ce que nous pouvons dire et répéter, c’est que nous sommes dans un Etat de droit, bien organisé. L’Etat, également au-delà des autorités politiques nous avons aussi des hauts fonctionnaires de l’Etat qui travaillent ici et qui traversent tous les régimes. Personne n’est plus patriotique qu’eux et je pense à sa décharge, que s’il y a quelqu’un qui veille aux intérêts des Sénégalais, c’est bien le chef de l’Etat Macky Sall. Alors utiliser le terme bradage est inapproprié par respect à l’institution qu’il incarne et par respect à l’attention particulière que le président de la République accorde aux intérêts de notre cher pays, qui est le Sénégal.Il y a un certain flou sur le sort des travailleurs qui disent n’avoir pas encore reçu de notes d’affectation. Où se situe le problème ? Quelles assurances auront les travailleurs ?La direction de l’hôpital connait bien sa masse salariale et que les travailleurs ont été rassurés concernant leurs salaires et concernant leurs émoluments. Il y a trois catégories de travailleurs à l’hôpital. Il y a les fonctionnaires qui sont payés à travers la Direction de la Solde, les contractuels du ministère qui sont aussi payés par le ministère des Finances, il y aussi des contractuels qui sont payés par la direction de l’hôpital. Parce qu’il dispose d’une personnalité juridique. L’ensemble de ces travailleurs, pendant la durée du chantier, vont continuer à bénéficier intégralement de leurs traitements salariaux et de leurs motivations et elle a clairement pris des engagements dans ce sens. Pour les prestataires, tous ceux à qui le Dantec doit quelque chose, la direction de l’hôpital, à travers sa direction financière, gère ces questions-là. Ils seront payés au moment venu quand ils présenteront des pièces qu’ils devront présenter au moment venu. Cela veut dire que la Direction de l’hôpital le Dantec, même en quittant le site, va continuer à fonctionner. Donc l’administration de l’hôpital va continuer son travail. Les prestations continuent vers d’autres sites. Il ne faut pas oublier que le Dantec, c’est un hôpital universitaire. Il y des professeurs qui sont là-bas, des internes. Ils seront déployés vers d’autres structures sanitaires et feront des prestations qui seront toujours assermentées par les services du ministère des Finances et les services de finances de l’hôpital le Dantec. Maintenant le ministère des Finances, à travers la subvention qu’elle donne chaque année, veillera que les charges de l’Hôpital seront assurées pendant toute la durée des chantiers.

Les autres hôpitaux qui reçoivent des parties de Dantec, n’y a -t-il pas de risques qu’ils soient sursaturés et que les malades paient des lenteurs que cela pourrait occasionner ?Le ministère de tutelle est venu pour les accompagner dans ce sens-là et aujourd’hui l’ensemble des hôpitaux de Dakar qui sont en mesure d’accueillir ces malades-là ont été identifiés et saisis. Pour mettre les patients dans de meilleures conditions, il a été retenu le pavillon des pèlerins au niveau de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor qui a été réhabilité, avec des box, une bonne climatisation. Vous avez vu à travers les télévisons. On a eu à faire des reportages sur les lieux. Il y a même des malades qui ont avoué être dans de meilleures conditions qu’à l’hôpital. Dans les autres hôpitaux, le processus est toujours en cours. Nous avons saisi le SAMU qui a un dispositif de parc mobilier, d’ambulances qui sont mieux habilitées pour transporter le malade qui est dans un état critique. Ceux qui doivent faire la dialyse, ils ont démarré au niveau des box de l’aérogare des pèlerins. Tout ceci pour dire qu’il y a une phase de concertation et nous en ce qui nous concerne, nous avons piloté le dispositif de communication. C’est vrai, il faut le reconnaitre, il a démarré avec un retard. Mais nous avons fait des efforts pour faire des spots au niveau des radios et des télévisions de la place. Le Service national de l’Education et de l’Information pour la Santé a mis à contribution le numéro vert de notre service. Ce numéro permet à tous les patients de Dantec de pouvoir appeler ici et d’avoir des renseignements et des orientations. On reçoit plus de cent appels par jour et le service fonctionne 24H/24H. Nous avons mis des équipes pour assurer la garde. Ceci sur instruction de Mme le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Nos téléopérateurs ont été bien préparés pour gérer cette situation. Ils disposent du plan de redéploiement. Ils en disposent en documents physiques, mais aussi, on leur a donné un plan de redéploiement du personnel. Ce qui leur permet de donner des réponses assez satisfaisantes. S’il y a des questions qu’ils ne maitrisent pas, ils prennent notes et enregistrent le numéro du patient et aussitôt ils saisissent la direction des établissements publics de santé pour avoir des précisions complémentaires que nous fournissons aux patients et aux usagers.

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