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Me Ousseynou Gaye, un des avocats de Mancabou détruit les arguments du procureur

S’il a dit qu’il y a un film qui montre que François Mancabou se cognait sur les murs et les grilles, sa réaction devait être d’arrêter l’auteur et le déférer pour non-assistance à personne en danger qu’il soit policier ou pas. Je ne pense pas qu’une personne qui n’a pas une pierre à la place du cœur, puisse laisser une personne se faire ainsi mal et le filmer au lieu de le tirer de cette situation. Donc je ne le crois pas», clame son avocat Ousseynou Gaye interrogé par nos confrères de Walf Tv. Mais s’empresse-t-il d’ajouter : «on a l’habitude de voir des images manipulées, mais je veux dire une chose je n’y crois pas parce que François Mancabou était dans le coma jusqu’à un moment où Dieu l’a réveillé et il a livré un secret, une information à sa famille. Il leur a dit ‘ les policiers me torturaient parce qu’ils voulaient lui faire signer un Pv, j’ai refusé. Ils m’ont torturé pour que je le signe par force’. Il leur a dit cela puis a sombré de nouveau dans le coma». L’avocat y voit la main divine : «c’est Dieu qui l’a aidé à dire et laisser la vérité à la postérité pour qu’il n’y ait pas d’échappatoire. C’est pour éviter cela (ndlr : sortie explicative du procureur) que Dieu a agi ainsi. Ceux à qui il a dit cela doivent rigoler en attendant ces futilités venant du procureur». Selon lui, «ce que dit le procureur n’est pas logique du tout, une personne est en train de se donner des blessures, tu le filmes».

Chargeant le commissaire Bara Sangharé, commissaire de la Sûreté urbaine rappelant «le traitement inhumain» qu’il avait réservé à Guy Marius Sagna & Cie en les libérant entre Dakar et Thiès en pleine nuit, il y a quelques mois, l’avocat estime que c’est parce qu’il n’a rien encouru après cela qu’on lui a donné cette autre affaire. «Le problème, c’est qu’il leur fallait asseoir la thèse que le complot existe or ce complot n’existe pas parce que la manifestation était pacifique».L’avocat insiste sur une chose : «François Mancabou n’a aucun problème particulier, c’est quelqu’un de très calme. Je ne pense même pas qu’il était au courant qu’il y avait une manifestation ou s’il le savait, comme vous et moi, ce n’est pas quelqu’un qui va se préparer pour y aller. Il a d’autres préoccupations. Il était tout étonné quand ils sont venus le prendre, il ne savait pas pourquoi il était arrêté jusqu’à son arrivée dans les locaux de la police».«Le Procureur n’a pas à dire à la DIC de faire une enquête. On n’attendra même pas cela. On n’attend pas de la police qu’elle fasse une enquête objective sur la police.

On va saisir la CPI parce qu’il y a des actes de tortures, mais également le tribunal judiciaire de Paris parce qu’il est compétent et ceux qui en sont coupables répondront de leurs actes s’ils mettent les pieds dans l’espace Schengen», annonce l’avocat. Il révèle aussi : «nous saisirons également la commission des Nations Unies contre la torture parce que le Sénégal y va chaque année pour présenter son rapport et devra donc s’expliquer sur ce problème. On va saisir aussi la Cour de justice de la CEDEAO, la Cour africaine des droits de l’homme, mais on va saisir d’une note verbale toutes les chancelleries du monde pour qu’elles sachent qu’au Sénégal qu’on dit démocratique, il n’y a pas de démocratie et on continue à y pratiquer la torture».Maître Ousseynou Gaye, l’avocat de Mancabou renseigne aussi que mes tortures ne concernent pas seulement son défunt client. «A Ziguinchor, il y a un jeune qui a été arrêté en même temps que Guy Marius Sagna. Il a été tellement torturé qu’il se retrouve présentement à l’hôpital. Ces pratiques doivent arrêter et pour cela il fut permettre aux avocats d’assister leur client dès l’instant qu’il y a une arrestation pour éviter des tortures. Malheuresuement, le règlement 5 de l’UEMOA n’est pas respecté, il y a des commissaires de police et des commandants de gendarmerie qui ne veulent pas qu’on sache ce qu’ils font simplement parce qu’ils continuent à faire des tortures».Par ailleurs, un permis de port d’arme datant de 2015 fait surface après la sortie du procureur.

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