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LE PROCUREUR EXPLIQUE LE DÉCÈS DU DÉTENU FRANCOIS MANCABOU

«Le défunt a violemment cogné le mur et les grilles de la cellule de détention sans que l’on sache réellement ses motivations profondes»

Le procureur de la République, Amady Diouf, a tenu un point de presse hier pour éclairer l’opinion publique sur les circonstances du décès en détention de François Mancabou. Le Ministre public en a profité pour annoncer qu’une autopsie a été aussitôt requise.«Le défunt, contrairement aux autres qui gardaient le calme et la sérénité durant toute la phase de garde à vue, a, pour ce qui le concerne, violemment cogné le mur et les grilles de la cellule de détention sans que l’on sache réellement ses motivations profondes», déclare Amady Diouf, qui affirme que «les enquêteurs disposent d’images vidéos de 13 minutes qui seront versées dans la procédure».Le procureur de la République justifie sa communication par le «souci de rendre publiques, en application des dispositions de l’article 11 du Code pénal, les diligences accomplies à la suite du décès de François Mankabou à l’Hôpital Principal de Dakar, décès à l’occasion duquel, naturellement, je présente, au nom de la famille judiciaire, mes condoléances à la famille du disparu».

Amady Diouf ordonne une autopsie et l’ouverture d’«une enquête diligente, exhaustive et rigoureuse»«Pour ma part en tant que procureur de la République, aussitôt informé du décès de François Mankabou, j’ai donné des instructions à la Division des investigations criminelles d’ouvrir instamment une enquête diligente, exhaustive et rigoureuse sur mon autorité directe afin de déterminer les causes et les circonstances exactes du décès. Dans cette perspective, je dois vous annoncer qu’une autopsie a été instamment ordonnée par le ministère public», énonce-t-il.Rappelant que «Monsieur Mankabou a été interpellé, le 17 juin à 7 heures à son domicile, dans le cadre de l’enquête conduite par la Sûreté urbaine pour des faits d’actes de terrorisme et d’attentat à la sûreté de l’Etat», précise-t-il soulignant qu’il était «porteur d’une arme à feu de type Walter calibre 22 avec 9 munitions». Mais que «l’autorisation était frappée de caducité depuis 15 ans».«Son rôle consisterait, dans le cadre de ce qui est communément appelé la force spéciale, à développer des stratégies d’attaque et de harcèlement contre les forces de sécurité»D’après le procureur, le défunt aurait joué un rôle dans l’affaire dite de la force spéciale.

«Selon les renseignements dont on dispose à ce stade de la procédure, son rôle consisterait, dans le cadre de ce qui est communément appelé la force spéciale, à développer des stratégies d’attaque et de harcèlement contre les forces de sécurité lors des manifestations qui étaient envisagées à l’époque», soutient-il.A l’en croire, «si les autres mises en cause, au total 10, ont été déférés et inculpés sur la base de charges réelles de complot contre l’autorité de l’Etat, d’actes de nature à occasionner des troubles à l’ordre public, graves, et à compromettre la sécurité publique, d’association de malfaiteurs, destruction de biens appartenant à l’Etat ou intéressant la chose publique, détention, transport de produits et substances incendiaires, détention d’armes en rapport avec une entité terroriste, financement du terrorisme et complicité, il reste en revanche que François Mankabou, le défunt, n’a pu être déféré du fait de son état de santé qui ne le permettait pas».

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