Tension politique : Les écrivains invités à prendre «parole»
L’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a invité, mercredi, ses confrères à apporter une parole « réfléchie » et «nuancée » face à la tension politique au Sénégal née du processus électoral. «Il faut qu’ils (les écrivains sénégalais) parlent en tant que écrivains, qu’ils soient au-dessus de la mêlé. En tant qu’homme de bonne volonté, mais pas en tant que partisan», a dit Boubacar Boris Diop à l’Aps. Il intervenait lors du panel «Littérature et conflit» organisé dans le cadre de la première édition du Festival international de littérature de Dakar (du 29 juin au 2juillet). Constatant que les écrivains «font comme si cela ne les regardait pas ou disent des généralités très prudentes», l’auteur de l’ouvrage «Murambi, le livre des ossements» estime qu’un écrivain «doit accepter de se mouiller». Pour M. Diop, ils doivent apporter «une parole réfléchie, nuancée et courageuse». «On ne demande pas d’être pour un tel ou contre un tel, au contraire, il faut même oser être contre tout le monde si on pense que c’est cela qui est mieux. L’importance, c’est l’authenticité, la sincérité», a-t-il dit.
Boubacar Boris Diop souligne que l’écrivain a le devoir de se positionner face aux conflits estimant que la parole ne devait pas être le monopole des hommes politiques. A côté d’autres écrivains africains et occidentaux tels que le Togolais Sami Tchak ou encore Chab Touré du Mali, il estime que la mission de positionnement de l’écrivain déborde le texte.
Toutinfo.net avec Las