APRÈS LA MANIFE DU 17 JUIN DERNIER : Khalifa Sall fait le procès de Macky Sall et de son pouvoir
Les membres de la conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont fait face à la presse, hier, à la permanence du PRP pour revenir sur la manifestation non autorisée par le préfet de Dakar et qui s’est soldée par la mort de trois personnes en plus de nombreuses arrestations. A cette occasion, Khalifa Sall président de la conférence des leaders a tenu d’abord à présenter ses condoléances aux familles des victimes, assurer leur soutien aux otages et rassurer que Yewwi Askan Wi ne faillira jamais dans sa mission de porter les espoirs de ce pays.«Le 8 juin était un moment de communion et de fête avec les citoyens, c’était un moment pour magnifier la liberté, la démocratie. Nous avions invité les Sénégalais à communier avec nous pour que le Sénégal continue à être un modèle de vie et de pratique démocratique. Le 17 a voulu en sonner le glas, ce qui, pour nous, était inacceptable. C’est pourquoi notre rencontre avec l’opinion nationale et internationale d’aujourd’hui est un moment important pour rendre hommage à ces jeunes qui sont tombés sur le champ d’honneur à Dakar, Ziguinchor et Bignona», a dit Khalifa Sall qui a même ajouté :
«De 1960 à maintenant, calculons combien de régimes se sont succédés et combien de fois, il y a eu des pertes en vie humaine lors de rassemblements et voir de 2012 à maintenant combien de morts il y a eu lors de rassemblements. Il faut que les gens prennent conscience de cela, ce régime est intrinsèquement violent et intolérant, il est meurtrier».Il a ensuite «exigé la libération de ces 200 otages qui sont détenus dans les geôles de BBY et son gouvernement : Déthié Fall, Mame Diarra Fam, Ahmed Aidara et tous les autres jeunes et femmes qui sont aussi illustres sont des modèles et des exemples dans le combat que nous menons pour défendre nos droits». Pour l’ancien maire de Dakar qui leur a rendu hommage, «ce sont des combattants de la liberté. Ils n’ont eu qu’un seul tort : vouloir exercer leur droit de citoyens, on les arrête pour des prétextes fallacieux et les priver de leur liberté. Ce pouvoir est véritablement liberticide». «Nous avons essayé de leur rendre visite et ils nous en ont empêchés. Et c’est l’occasion de leur dire que nous serons toujours à leurs côtés, toujours avec eux parce que nous sommes fiers de ce qu’ils ont fait», a dit Khalifa Sall avant de s’interroger :
«Vous savez pourquoi Yewwi est un creusé d’espoir ? » Sa réponse : «c’est parce qu’il est composé de femmes et d’hommes qui ont foi en leur pays, en son devenir et qui sont conscients qu’il dépend d’eux, en tout cas, beaucoup d’entre eux de faire de ce pays un pays démocratique et de liberté. Démocratique au plan au économique et social, démocratique au plan politique. Parce que nous pensons que ce pays doit d’abord être démocratique avant d’être politique, donc Yewwi Askan Wi ne faillira jamais à sa mission de porter les espoirs de ce pays, c’est la raison pour laquelle, être à leur côté, est une obligation».Khalifa rassure que le combat continuera«A nos morts, nous leur rendons hommage. Nous nous rendrons à Ziguinchor très vite. A ces otages, nous serons toujours à leurs côtés par toutes les formes d’assistance, de soutien, parce que la meilleure manière de les soutenir dans les geôles, c’est de continuer le combat. Ils doivent nous croire, ce combat sera poursuivi».
Pour conclure, il souligne que «Yewwi Askan Wi n’est pas prétentieux, ceux qui la composent ne sont pas des prétentieux. Ce sont des jeunes filles, des garçons et des hommes qui sont conscients et convaincus de leurs devoirs et de leurs obligations et qui se battent pour que le Sénégal de demain puisse être un Sénégal développé, un Sénégal uni, un Sénégal harmonieux». Et pour cela tout le monde est concerné : «Ils disent qu’on manifeste et cachons nos enfants. Mais puisqu’ils n’osent pas sortir dans la rue, ils ne peuvent pas savoir si nos enfants sont dehors ou pas. Nos enfants étaient dans la rue avec nous. Parce que ce n’est plus une affaire d’enfants et de familles, mais un problème du devenir des jeunes. C’est leur avenir qui est interrogé et qui leur vaut de se battre».«Ce qu’on a vu le 17 juin montre que le Sénégal entre dans une dictature », selon Cheikh Tidiane Youm«Après nous avoir privés de notre liste des titulaires au niveau national, maintenant il nous prive de notre mandataire national monsieur Déthié Fall pour couper tous les liens avec l’administration électorale. Son objectif est très simple, il ne veut pas que la coalition Yewwi Askan Wi participe à ces élections», s’est désolé Cheikh Tidiane Youm du PUR selon qui :
«Ce qu’on a vu le 17 juin montre que le Sénégal entre dans une dictature affirmée. Le Président Macky Sall ne veut absolument pas l’application de la loi. Il prive la liberté à tous les Sénégalais». Seulement, a-t-il déploré, «Macky Sall se trompe d’époque, de peuple, de génération. On croyait que parmi les présidents qui se sont succédé, c’est lui qui devrait comprendre l’aspiration de son peuple, mais ce qu’on a constaté, c’est le Président qui déteste le plus son peuple, qui a opprimé le plus son peuple, qui ne soutient pas son peuple». Mais l’a-t-il prévenu : «qu’il sache que les Sénégalais lui feront face. Ses intimidations, ses brimades, ses emprisonnements ne serviront absolument à rien, n’affaibliront pas la détermination, la conviction, la pugnacité de ce peuple, de la coalition Yewwi Askan Wi. Revenez à la raison, sortez par un trou souris, c’est ce qui vous reste. N’insistez pas, sortez de votre monde parallèle il est temps. Le charlatanisme, le satanisme ne gouvernent pas un peuple, ne gouvernent pas un pays. Soyez généreux, soyez courageux, prenez vos responsabilités, arrêtez vos brimades, trop c’est trop».
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