A la UnePolitique

RASSEMBLEMENT LE 29 JUIN AVEC OU SANS AUTORISATION, CONCERT DE CASSEROLES ET DE KLAXONS…Le nouveau plan de guerre de YAW

Les leaders de Yewwi Askan Wi (YAW) ne comptent pas lâcher du lest dans le bras de fer qui les oppose au Président Macky Sall et à son régime qui, selon eux, «veulent instaurer une dictature au Sénégal».Après les manifestations interdites du 17 juin ayant entrainé trois morts, Ousmane Sonko et ses alliés sont déterminés à continuer leur plan d’action pour, disent-ils, la restauration de la démocratie et des libertés publiques. En plus du maintien des manifestations périodiques, les responsables de YAW d’inviter les populations à des concerts de klaxons et de casseroles de 20 heures à 20 heures 10 minutes. Une manière d’exprimer leur mécontentement quant à la gestion du chef de l’EtatOusmane Sonko, qui a d’abord regretté les morts, s’est félicité de la tenue de l’appel du 17 juin qu’il considère comme une réussite totale, malgré l’interdiction de l’autorité administrative et la violente répression.«Le réveil a été brutal et Macky Sall avait misé sur un flop monumental, pensant que les Sénégalais ne seraient pas prêts à se mobiliser sur des questions relatives à des interdictions de manifestations ou à des éliminations non fondées de listes de candidatures», indique le maire de Ziguinchor, selon qui le chef de l’Etat et ses partisans ont échoué dans leur stratégie de sape psychologique et moral sur les médias en visant la jeunesse, en plus du renforcement des forces de défense et de sécurité en matériels de répression et en ressources humaines.

«D’un côté, Yewwi Askan Wi avait mordicus décider de manifester, et de l’autre, le parti-Etat, Macky Sall et sa coalition, qui ont dit qu’on ne manifesterait pas. Le monde entier est témoin qu’il y a eu manifestation au Sénégal, et d’une ampleur qui dépasse largement ce qu’on aurait pu obtenir, s’il nous avait laissé manifester dans la paix, dans la sérénité. Cette manifestation a réussi à réorienter toutes les caméras du monde sur le Sénégal», s’est enorgueilli le leader de l’opposition.Avant de souligner : «Si on veut apprécier l’échec ou le succès des uns et des autres par rapport à cette journée du 17 juin, je rappelle qu’il ne s’agissait ni plus ni moins, que d’un pouvoir qui a dit qu’au Sénégal, nous n’avons plus le droit de manifester».D’après Ousmane Sonko, c’est le succès en termes de mobilisation de leur rassemblement du 08 juin, qui est à l’origine du refus du Président Macky Sall et de son régime, d’autoriser celui du 17 juin.«Le succès de ce rassemblement du 08 juin dernier avait fait très mal à Macky Sall qui veut faire croire à son entourage et à ses soutiens internationaux qu’il avait fini de réduire l’opposition à sa plus simple expression.

C’est pourquoi lorsque nous avons renouvelé cette information, il s’est débrouillé, avec son administration, pour interdire cette manifestation en violation flagrante de la Constitution du Sénégal», indique le député-maire de Ziguinchor.«Si Macky et son ministron de l’Intérieur étaient logiques avec eux, ils devraient venir nous arrêter, nous qui avons appelé à manifester»Sonko d’enfoncer le clou : «Nous avons considéré qu’on ne peut plus laisser faire Macky Sall. Depuis plus de dix ans qu’il est à la tête de ce pays, il gère ce pays de manière monarchique, dictatoriale. Il viole toutes les libertés, il emprisonne les opposants par des complots fomentés, en instrumentalisant les corps de contrôle. Et pire, Macky Sall élimine de la compétition électorale tous ceux qui peuvent lui faire de l’ombre. On considère que ça ne peut plus prospérer. Macky Sall doit comprendre qu’on ne lui laissera plus le champ libre pour s’adonner à ce genre de pratiques».Le leader de PASTEF de poursuivre en martelant que «le monde va découvrir qui est Macky Sall ». Un homme qui, selon lui, « joue au démocrate, au défenseur de l’Afrique et qui botte en touche l’amendement de la charte de de la CEDEAO sur la limitation des mandats à 2.

Un Président qui se pavane dans les chancelleries et dans les Palais mondiaux pour jouer au grand défenseur de l’Afrique ». »Le monde va découvrir Macky Sall et on va l’aider à découvrir qui est Macky Sall. Un homme foncièrement violent et d’une méchanceté jamais connu au Sénégal. Dès que vous dites ‘je ne suis pas d’accord avec Macky Sall’, dans sa tête, vous êtes bon pour la prison ou pour aller au cimetière. Un homme qui n’accepte pas la contradiction, un homme qui considère qu’il ne doit pas avoir d’opposition et qui pense que, dans ce pays où on s’est battu contre le régime de Wade contre un troisième mandat», assène également l’ancien inspecteur des impôts et domaines.Avant de rappeler : «Les manifestations qui se tenaient à la Place de l’Obélisque, on ne demandait même pas d’autorisation. Les forcings qu’on faisait pour aller à la Place de l’indépendance. Et pourtant, il n’a pas été emprisonné. Il a pu compétir et gagner ».Toujours à en croire Ousmane Sonko, le chef de l’Etat et son ministre de l’Intérieur sont illogiques. « Si Macky Sall et son ministron étaient logiques avec eux, ils devraient venir nous arrêter, nous qui avons appelé à manifester. Il ne faut pas franchir la ligne rouge. Parce que, ce qu’on reproche à Déthié Fall, est un délit qui n’existe pas : incitation à participer à une manifestation interdite», soutient-il.

«Que les gens reviennent à la raison, ce n’est pas parce que tu gères l’Etat que tu dois tout te permettre»Aux 14 morts non encore élucidés lors des évènements de mars 2021, viennent s’ajouter trois autres compatriotes tombés lors de la journée du 17 juin. Des pertes en vies humaines que le leader de PASTEF qualifie «d’assassinats».Sonko d’accuser des magistrats et hauts fonctionnaires de complicité, non sans menacer : «Vous pouvez faire ce que vous voulez, mais, tôt ou tard, vous rendrez des comptes. Parce que tout ce qui se passe relève de vos responsabilités. Vous êtes les complices des assassinats de Macky Sall. Parce que les décisions que vous prenez injustement et en violation des lois et de la Constitution, entrainent tout ce qui se passe actuellement».Sonko de demander la libération immédiate des «otages politiques». « Il n’y a pas pire que l’injustice. Celui qui subit l’injustice et qui continue de la subir, réagira à un moment ou à un autre. Et en ce moment, tous ceux qui sont responsables de cette injustice, devront subir les contrecoups de ce qu’ils ont fait subir aux autres. On ne voudrait pas en arriver à cela dans ce pays. Que les gens reviennent à la raison. Ce n’est pas parce que tu gères l’Etat que tu dois tout te permettre», met en garde l’opposant, visiblement déterminé avec les siens à investir la rue, le 29 juin prochain, avec ou sans autorisation.Et d’avertir : «Si Macky Sall veut empêcher cette manifestation, qu’il soit prêt à nous arrêter ou à nous liquider.

Parce qu’il n’a pas d’autre choix».D’après lui, «le Préfet ne peut interdire qu’à titre exceptionnel et il doit le justifier par deux conditions cumulatives : menaces à l’ordre public et insuffisance de forces de l’ordre pour l’encadrer ». »Et ce n’était pas le cas la dernière fois dans la motivation du Préfet. Même le Procureur auprès de la Cour suprême a considéré, dans sa plaidoirie, que l’arrêté du Préfet est illégal. Et le juge, sur aucune base légale, valide l’arrêté, parce qu’il a probablement reçu l’instruction pour le faire. Et c’est ça le Sénégal. Et s’il avait pris la bonne décision qu’il se devait, ce jour-là, il n’y aurait pas eu ces trois personnes lâchement assassinées», souligne-t-il.Revenant à la charge, Ousmane Sonko de faire dans la défiance : « Le 29, personnellement, je ne serais pas confiné dans ma maison. Je manifesterai. Et qu’il soit prêt. Soit à m’arrêter, soit à me liquider. Et s’il instrumentalise, une fois de plus cette justice, pour penser pouvoir emprisonner des gens sur des détails farfelus, à tout moment, et de façon spontanée, quartier par quartier, commune par commune, département par département, organisez-vous pour organiser la résistance à Macky Sall ».Sonko à la jeunesse :

« Il n’y a jamais eu de projet de ce genre qui ait pu aboutir, sans qu’il y ait des sacrifices»Ousmane Sonko ne manque pas de lancer un message à la jeunesse. «Tout le monde sort pour adresser des messages à cette jeunesse. Et il semblerait que nous utilisons cette jeunesse comme des chairs à canon. La relation que nous avons est une relation de confiance bâtie autour d’un projet pour le Sénégal et pour l’Afrique. Et nous savions tous qu’en entamant ce projet, qu’il nécessiterait beaucoup de sacrifices. Il n’y a jamais eu de projet de ce genre qui ait pu aboutir, sans qu’il y ait des sacrifices. Nous ne pouvons pas être irresponsables, et il ne faut qu’on nous traite comme des irresponsables. Les ambitions que nous avons pour ce pays et au-delà, n’ont rien à voir avec des responsabilités», dit-il.Et de renchérir : «Que personne ne vous dévie de votre combat. C’est notre génération, parce que je me considère comme jeune. C’est notre combat, et c’est notre génération qui doit assumer sa responsabilité et prendre ce pays et le rendre aux Sénégalais. Reprendre notre souveraineté nationale et notre destin. C’est ça la bataille. Et il ne faut pas qu’on nous fasse croire que dans ce qui se passe au Sénégal, tout le monde est responsable ».Pour lui, « il n’y a qu’un seul responsable. C’est celui qui utilise tous les moyens de l’Etat pour taper sur les gens, pour emprisonner, pour écarter des candidatures. Il est le seul responsable. Celui qui utilise la gendarmerie et la police pour assassiner des manifestants qui n’ont que des pierres ou les mains nues».

Toutinfo.net avec Voxpop