SOUTIEN AUX 4 SAGES FEMMES ARRETEES : Lestravailleurs de la santé décrètent 48 h de grève 
SANTE : En guise de soutien à leurs collègues sages femmes arrêtées, suite à la disparation d’Astou Sokhna, le Collectif des travailleurs de la santé et de l’action sociale (CTSAS) composé des syndicats et des associations de sages femmes décrète un mot d’ordre de grève de 48 heures à compter de mardi prochain.
Dans un communiqué rendu public, hier, le Collectif des travailleurs de la santé et de l’action sociale (CTSAS) annonce une grève générale de 48 heures sur l’ensemble du territoire national. Cette grève prévue mardi prochain intervient après des jours d’arrêt de travail intitulés : « journées sans maternités ». Lors de ces 48 heures de grève, les agents de santé comptent assurer le service minimum et les urgences. « Nonobstant les conditions laborieuses d’exercice dans nos hôpitaux qui ont pour maux le déficit en ressources humaines de qualité, un plateau technique quasi inexistant ainsi qu’un traitement misérable des travailleurs, le personnel de santé fait preuve d’une abnégation sans faille pour assurer une continuité des soins », assurent les travailleurs de la santé. Ils continuent de réclamer « une justice équitable pour le personnel de la maternité de l’Hôpital ASM ». En même temps, ils rappellent que force est de constater que l’Etat du Sénégal n’a pas suffisamment pris en compte les exigences des acteurs de la santé et des populations pour une meilleure prise en charge de la santé, qui est du ressort régalien de l’État.
En outre, les syndicalistes déplorent qu’aucune mesure correctrice permettant d’améliorer le système de santé n’ait été prise. « L’enquête sur le décès de Mme Astou Sokhna se suffit de vagues conclusions d’un audit dévoyé de son objectif en lieu et place du travail d’investigation devant commencer par établir la cause exacte de la mort par l’autopsie », dénoncent-ils.
« POURQUOI LE PARQUET FEINT D’IGNORER QUE C’EST LA STRUCTURE QUI DOIT ETRE POURSUIVIE EN CAS D’ERREURS MEDICALES »
Pour eux, cette démarche hâtive en l’absence de données scientifiques factuelles pour étayer ce dossier ne présage, selon eux, en rien d’un procès sincère permettant la manifestation de la vérité. Ils signalent pour que nul n’en ignore que « les propos « jugés discourtois par la famille de la patiente » qui sont à l’origine de toute cette cabale n’ont jamais été tenus par la sage- femme de garde ! Ni aucun personnel qualifié ! ». Les agents de la santé jugent, par ailleurs, les réponses aux questions ci-dessous sont suffisamment éloquentes pour montrer la légèreté des accusations.
« Comment peut-on expliquer qu’une femme négligée ait pu bénéficier de l’examen de la gynécologue et des deux sages-femmes de garde et que toutes les prescriptions ont été respectées ? Comment expliquer qu’une personne négligée ait bénéficié d’un traitement par perfusion ? », s’interroge le Collectif ajoutant que « depuis quand cela revient-il aux familles de poser le diagnostic de césarienne d’urgence ? Pourquoi le parquet feint d’ignorer que c’est la structure qui doit être poursuivie en cas d’erreurs médicales avérées et non les agents ? ».
Toujours pour eux, toutes ces insuffisances montrent qu’il y’a une volonté manifeste de faire des sages-femmes de Louga, un contre-exemple, en mettant arbitrairement en prison ces femmes, malgré leur droit à la présomption d’innocence.
De ce fait, les travailleurs de la santé disculpent les sages femmes. « Elles qui ont choisi d’assister courageusement des femmes enceintes souvent au détriment de leur vie. Le parquet devrait faire preuve d’humanisme en les laissant chez elles jusqu’à la date du procès », suggèrent-ils. Dans ce cas, le collectif dénonce avec véhémence ce « traitement partiel et partial pour satisfaire une clameur populaire à visée purement politicienne. »
En vue du procès des sages femmes, ils donnent rendez-vous le mercredi 27 avril prochain à Louga pour la « mobilisation blanche ». « Tous les agents de santé seront en blouse blanche ou rose, les familles et sympathisants en tenue blanche », indiquent-ils.
Aissatou Mbène COULIBALY