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Le coup d’état constitutionnel de Macky Sall ( Par Pape Alé Niang)

Dans un ballet constitutionnel audacieux, Macky Sall tente de jouer la partition du report électoral, mais les notes de la légalité semblent se dissiper dans l’air politique du Sénégal. La question cruciale qui émerge de ce scénario est claire : peut-il réellement contourner les barrières constitutionnelles ?

Le calendrier républicain, érigé en une pièce maîtresse de notre système démocratique, est l’étoffe constitutionnelle que nul décret ne peut manipuler à sa guise. Cette étoffe, tissée par les principes fondateurs de notre République, est soumise à une autorité suprême : le Conseil Constitutionnel.

L’article 103 de notre Constitution est catégorique : aucune modification de la Constitution ne peut être effectuée par décret. La tentation d’ajourner l’élection présidentielle, expression ultime de la volonté populaire, semble buter contre cette clause fondamentale. Le Conseil Constitutionnel, en tant que gardien vigilant des principes constitutionnels, devrait être l’unique arbitre du calendrier républicain.

Les articles 27 et 103, deux sentinelles juridiques érigées pour défendre l’intégrité de notre démocratie, semblent se dresser comme des remparts infranchissables devant toute velléité d’extension de mandat. Augmenter son mandat, ne serait-ce que d’une journée, devient ainsi un exercice périlleux, en opposition flagrante avec la lettre et l’esprit de notre Constitution.

Macky Sall, investi d’une responsabilité envers la nation, doit méditer sur la portée de ses actes. Reporter l’élection, en contournant le conseil constitutionnel, serait comme tenter de jouer une symphonie sans partitions. Cela risque de plonger le pays dans une cacophonie politique, sapant la confiance des citoyens dans nos institutions.

La légitimité d’une élection repose sur la conformité à des normes constitutionnelles. Macky Sall, au lieu de forcer une mélodie discordante, devrait reconnaître que la musique de la démocratie sénégalaise doit être composée en harmonie avec notre Constitution.

En conclusion, le président se trouve à la croisée des chemins constitutionnels. L’histoire de notre démocratie dépend de la manière dont il choisira de respecter, ou de défier, les principes qui la guident. La balle est dans son camp, mais les notes de la Constitution résonneront longtemps dans l’histoire politique du Sénégal.

Pape Alé Niang