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BABACAR SEYE, SG UNAGAZ : « C’est Total qui paralysé le marché… »

ENTRETIEN : Homme du sérail, le secrétaire général de l’Union nationale des distributeurs de gaz (Unagaz), Babacar Sèye confirme la pénurie et indexe aussi Total. 

L’INFO : On parle de plus en plus de pénurie dans le secteur du gaz. Qu’en est-il réellement ?

Babacar SEYE : Oui c’est vrai ! On a un problème de bouteilles. 

Un problème de bouteilles ? Comment ?

Vous savez, il y a une interchangeabilité des bouteilles pour que le consommateur final, une fois à la boutique, n’ait pas à se soucier d’avoir une bouteille de Total, de Lobb ou de Touba gaz…, l’essentiel étant d’avoir du gaz. Il peut échanger sa bonbonne avec une autre de n’importe quel marketeur. Total était leader sur le marché. En 2008, Total était premier sur le marché. Mais Total a diminué son activité sur le gaz. Et la plupart de ses grossistes ont disparu. Comme elle avait plus de bouteilles sur le marché, les autres ont commencé à grignoter son stock (échanger ses bonbonnes par les leurs). Finalement, les marketeurs se sont retrouvé avec énormément de bouteilles de Total, alors que Total n’a pas leurs bouteilles. Sur leur cahier de charge, il est dit que celui qui a les bouteilles de son concurrent, doit les lui rendre, sous forme d’échange. Et celui qui n’a pas de bouteilles d’un concurrent qui a ses bouteilles, doit les déconsigner.  Ce sont des accords entre eux. Mais ils ne respectent pas ce cahier des charges. Ce qui fait que les bouteilles de Total qui avaient envahi le marché sont restés entre les mains des marketeurs. C’est ce qui a paralysé le marché. C’est Total qui paralysé le marché, en faisant ce qu’elle veut. Ils ont un nouveau patron…Quand ils ont des problèmes dans un pays, ils envoient leurs guerriers qui viennent avec leurs stratégies et font ce qu’ils veulent. 

Aujourd’hui, où en êtes-vous avec la recherche de solution à ce problème ?

La solution est simple. C’est l’Etat qui doit décider de la conduite à tenir face à cette situation. Qu’il oblige Total à remplir ses bouteilles, ou qu’il ordonne aux militaires de le faire et de les mettre sur le marché. Les bouteilles sont là, vides dans les centres de remplissage des marketeurs, mais eux, ne peuvent pas les remplir. Nous sommes aujourd’hui dans une situation d’urgence. On ne peut pas continuer à voir les gens porter leurs bonbonnes et errer partout à la recherche de gaz. S’ils prennent par exemple, 10 000 bouteilles à Lobb Mame Diarra, 10 000 à Touba Gaz, 10 000 ailleurs, ainsi de suite, le problème sera réglé. Les bouteilles appartiennent à Total non ? Qu’elle les prenne et les remplisse. Mais bon, comme les multinationales sont là, à faire la pluie et le beau temps…

Propos recueillis par Mbaye THIANDOUM