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CHRONIQUE MLD : Macky Sall, l’hyperprésident…

Macky Sall renvoie actuellement l’image d’un Président en surrégime. Il est esseulé et son hégémonie est manifeste. En sus de ses innombrables charges domestiques, le Chef de l’Etat est aussi Président en exercice de l’Union africaine ; un job à temps plein qui nécessite beaucoup d’énergie, énormément de réactivité mais aussi des déplacements tous azimuts. C’est à se demander comment ce Président hyperactif trouve le temps de souffler pour recharger les accus. Au plus fort de son magistère, l’ancien Président Français Nicolas Sarkozy disait à l’envi : « J’ai été élu pour faire quelque chose sur tout… Le Président Sall est quasiment dans le même état d’esprit en se démultipliant à tout bout de champ. On savait déjà que le Sénégal était plongé depuis belle lurette dans un présidentialisme, un pouvoir exécutif fort incarné alors par Senghor, Abdou Diouf et Maitre Abdoulaye Wade mais avec l’actuel Président, on a visiblement atteint les sommets.

A la décharge du Chef de l’Etat, tout porte à croire qu’il agit de la sorte contraint et forcé en s’adaptant pour gérer des imprévus comme la déroute de bon nombre des caciques de son régime lors des toutes dernières consultations électorales. L’homme est dépeint comme un redoutable animal politique voire un génie pour reprendre ses partisans mais il semble dans le dur, ce qui explique aisément cette grande offensive, sorte d’opération séduction lancée depuis quelques mois en direction d’une opinion publique assez exigeante. La majorité présidentielle vit certainement une situation complexe. Le Président est obligé de gagner la rude bataille des législatives pour éviter une cohabitation…Une autre paire de manches après l’épisode délicat des locales au cours duquel on a assisté à un sérieux avertissement lancé par Yewwi Askan wi : des collectivités territoriales importantes sont tombées aux mains de cette coalition de l’opposition significative (Dakar, Guédiawaye, Rufisque, Ziguinchor…)

Sans oublier le déploiement victorieux de candidats indépendants comme Serigne Mboup à Kaolack. En Afrique, un Chef d’Etat peut tout faire sauf transformer un homme en femme Les contempteurs du Chef de l’Etat pourraient dire : qui trop embrasse mal étreint ! Le Chef de l’Etat est surchargé, hyperbooké .C’est juste un truisme de l’affirmer haut et fort .C’est d’ailleurs tout le sens de ce débat national sur la nomination d’un Premier ministre susceptible de décharger le Prince. Mais le Président n’est apparemment pas lié par le vote en procédure d’urgence par l’Assemblée de la loi sur le retour du poste de Premier ministre. Tout porte à croire qu’il traîne les pieds pour gagner du temps, mieux apprécier et décrypter la situation avant de nommer le chef du gouvernement …après les élections législatives. Surtout que cette haute personnalité ne serait pas plus que le primus inter pares, juste le premier parmi les pairs au vu de la nature de notre régime politique qui a fini de consacrer une forte concentration des pouvoirs entre les mains du Président de la République.

Au vu de cette hypertrophie, nous avons d’ailleurs l’habitude de ressasser cette vérité : En Afrique, un Chef d’Etat peut tout faire sauf transformer un homme en femme. Encore que la nomination d’un Primus inter Pares n’est pas un gage de croissance et de progrès social ; au contraire ce sont encore des dépenses de prestige avec un cabinet à constituer, une caisse noire et d’autres avantages qui vont sûrement grever davantage le budget national en ces temps de crise et d’incertitudes. À ce titre, on peut comprendre aussi l’hyper activité de Madame Mimi Touré qui a récemment repris le collier en enfilant le bleu de chauffe de la politique politicienne sans doute pour se signaler et faire les yeux doux à l’hyperprésident. Même si d’autres noms comme Amadou Ba ou encore Aminata Niane et Amadou Hott sont aussi agités.