CRISE MALIENNE : La CEDEAO adopte de très lourdes sanctions économiques contre la junte
POLITIQUE/DIPLOMATIE : L’organisation régionale était réunie en sommet extraordinaire à Accra, au Ghana, hier et a entériné les décisions prises par l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA), quelques heures plus tôt. Les pays d’Afrique de l’Ouest ont décidé de geler les avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), de fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation mais aussi de suspendre les transactions avec Bamako à l’exception des produits médicaux et de première nécessité.
A l’issue de la rencontre d’Accra, la capitale ghanéenne, les chefs d’États de la CEDEAO ont pris de nombreuses sanctions politiques, mais surtout économiques pour amener la junte malienne à tenir l’élection présidentielle en février 2022, alors que le Colonel Assima Ghoïta, le chef de l’État de la transition demande un délai de cinq ans avant de rendre le pouvoir aux civils. Ainsi, la CEDEAO a décidé, par ailleurs le retrait des ambassadeurs de tous les pays membres au Mali ainsi que d’autres sanctions concernant l’aide financière.
Ces sanctions supplémentaires comprennent également, la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali, la suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et Mali, à l’exception des produits suivants : biens de consommation essentiels, produits pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, y compris le matériel pour le contrôle du COVID-19, produits pétroliers et électricité, le gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO, la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD).
« Ces sanctions seront appliquées immédiatement et resteront en vigueur. Les sanctions ne seront progressivement levées qu’après la finalisation d’un chronogramme acceptable et convenu et le suivi de progrès satisfaisants réalisés dans la mise en œuvre du chronogramme des élections », indique le communiqué, sanctionnant la réunion des chefs d’État de la CEDEAO.
Par ailleurs, la même source souligne que compte tenu de l’impact potentiellement déstabilisateur sur le Mali et sur la région, créé par cette transition au Mali, l’Autorité décide d’activer immédiatement la Force en Attente de la CEDEAO, qui devra être prête à toute éventualité.
En outre, la Conférence des chefs d’État de la CEDEAO appelle l’Union africaine, les Nations Unies et les autres partenaires à soutenir le processus d’application de ces sanctions et à continuer d’apporter leur soutien à une transition politique acceptable. « Malgré le démenti du gouvernement de transition malien, l’Autorité reste profondément préoccupée par le rapport cohérent sur le déploiement d’agents de sécurité privée au Mali avec son impact potentiellement déstabilisateur sur la région de l’Afrique de l’Ouest. L’Autorité note que cette situation est étroitement liée à la transition politique au point mort dans le pays », constate pour le déplorer la CEDEAO dans son communiqué.
Mamadou SARR