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SORTIE SUR LES TARIFS DU PÉAGE : Ousmane Sonko « fusille » Macky Sall

Sonko ne s’est pas fait prier pour envoyer Macky Sall dans les cordes, suite à sa sortie jugée maladroite sur la cherté des tarifs de l’autoroute à péage. Chiffres à l’appui, l’opposant démontre que les propos du chef de l’Etat sonnent faux, aussi bien sur la forme que sur le fond.

‘’Les Partisans du président légal et illégitime du Sénégal doivent certainement s’arracher le cheveux chaque fois que leur champion s’éloigne du texte préparé par ses officines pour improviser un discours’’, raille d’emblée le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. Ousmane Sonko persifle qu’après avoir menacé la population dubitative d’aller faire don de leurs vaccins contre la Covid-19 à d’autres pays, voilà que monsieur Macky Sall frappe à nouveau ! ‘’Cette fois-ci, il renvoie tout simplement ses administrés, qui n’auraient pas les moyens d’honorer les tarifs exorbitants de l’autoroute à péage, à leur situation de misérables damnés de la République, tout juste bons à endurer les secousses éreintantes des routes alternatives périlleuses qui, si l’on suit sa logique, ne méritent aucune attention de l’État’’, souligne le leader de Pastef. Qui est d’autant plus irrité par les «tristes propos» du chef de l’Etat, que ce dernier, est pour lui, élu par un peuple pour assurer une offre de biens et services publics satisfaisante et équilibrée à tous. 

Poursuivant Sonko note qu’en plus de la forme catastrophique de la sortie de Macky Sall, le fond sonne tout faux. ‘’Certes, il est tout à fait admis qu’un péage soit la rémunération, la contrepartie d’un investissement public ou privé offrant un gain de temps à l’usager. Sauf qu’une autoroute n’est pas forcément payante car partout dans le monde, il existe des réseaux gratuits de qualité à côté des péages’’, fait-il remarquer. Et d’ajouter que ‘’ce que monsieur Macky Sall ignore, c’est que les concessions d’autoroutes n’exonèrent pas les pouvoirs publics (États et collectivités locales) de leurs responsabilités par ailleurs, mais au contraire, doivent leur permettre de mieux se consacrer à l’amélioration des infrastructures secondaires’’. 

‘’Lorsque des citoyens s’organisent pour combattre cette usure et exiger la transparence, leur président, coléreux, adepte des menaces futiles, n’a que mépris et dédain à opposer’’.

Considérant que la réalisation d’une autoroute à péage peut prendre la forme d’une concession, par laquelle l’État délègue à un concessionnaire la charge totale de l’infrastructure (financement, construction, exploitation et entretien) évitant ainsi au contribuable de payer impôts et taxes, le leader de l’opposition soutient que ‘’pour le cas de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, il s’agit d’une grosse arnaque contre le citoyen sénégalais’’. Il en veut pour preuve, la répartition du financement, avec 49,39%, soit 181,5 milliards déboursés par le Sénégal, contre 16,6%, soit 61 milliards seulement pour Eiffage. Le reste du financement étant partagé entre la Banque mondiale (14,29%), la BAD (9,03%), l’AFD (10,69%). ‘’Ces chiffres montrent que le contribuable sénégalais, usager ou pas, supporte en réalité presque la moitié de l’investissement (49,39%). Il révèle ensuite que l’usager, supposé rembourser les prêts (34,1%) et la participation du concessionnaire (16,6% seulement), supporte lui les 50,7% du coût de l’infrastructure’’, relève l’Inspecteur principal des Impôts. Et c’est d’autant plus regrettable pour lui que ‘’les 16,6% du concessionnaire EIFFAGE ressortent du montage financier (apports de plusieurs institutions financières), que tout consortium national aurait pu mobiliser avec le soutien de l’État’’. Pour Ousmane Sonko, ‘’le plus triste est que lorsque des citoyens s’organisent pour combattre cette usure et exiger la transparence dans les revenus générés par cette autoroute, leur président, coléreux, adepte des menaces futiles contre son peuple dont il n’est jamais capable de défendre les intérêts, n’a que mépris et dédain à opposer’’. En définitive, l’opposant réclame la publication des contrats, initial et complémentaire, ainsi que celui renégocié. Mais aussi ‘’la confirmation de l’existence (ou non) d’un protocole d’accord qui porte sur plusieurs points dont l’augmentation de 5 ans de la durée de la concession de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-Aibd et la fusion des deux contrats’’. Il accuse le chef de l’Etat d’avoir été à la base de toute cette situation. ‘’Macky Sall, qui se glorifie aujourd’hui de la hausse de la redevance domaniale de 1000 à 800 000 000 FCFA, est le principal responsable de ce pillage organisé depuis une décennie car il est signataire du contrat initial (en tant que Premier ministre en 2009) et du contrat complémentaire (en tant que Président 2014)’’, assène-t-il.

L’info