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MOUSTAPHA LO, UNACOIS : « L’Etat doit réorganiser le commerce de détail»

Analysant les causes explicatives qui font les Sénégalais ne réussissent pas dans le commerce de détail, Moustapha Lo, membre fondateur de l’Union nationale des commerçants et industriels (UNACOIS), chargé de l’Industrialisation, par ailleurs, conseiller du Président de la République est d’avis qu’elles sont à chercher dans notre mode vie, la sociologie et dans la pauvreté structurelle des ménages.

  En quelque sorte,  dit le responsable de la plus grande organisation commerçante, c’est un peu le « syndrome de Mamadou boutiquier ». « Quand un Sénégalais tient une boutique dans un quartier, il est d’abord parent ou ami de tout le monde. C’est difficile pour lui de ne pas faire de crédit aux gens qui le sollicitent. A force de cumuler des arriérés  de dette, il ne pourra plus payer ses fournisseurs. Et au bout du compte, la boutique va mettre la clef sous la porte », explique Moustapha Lo.

Par contre, « si c’est un étranger qui est le tenancier de la boutique, il n’accorde du crédit qu’à ceux qui sont solvables », fait remarquer notre interlocuteur.

 Pour lui, les Guinéens qui ont pris le relais des Mauritaniens, dans le commerce de détail, après les évènements douloureux de 1989 admettent des conditions de travail et de vie que peu de nationaux accepteraient. « Les Guinéens se contentent d’un modeste local et de petits bénéfices au moment un Sénégalais voudra brûler les étapes et devenir ici et maintenant un  riche importateur ou un industriel », estime  Moustapha Lo.

Pour lui, cette étape est tellement importante dans la formation d’un commerçant qu’il suggère aux marchands ambulants et aux ruraux qui viennent en ville de débuter dans le commerce de détail pour apprendre les rudiments du métier.

Par, ailleurs, Moustapha Lo, membre fondateur de l’Union nationale des commerçants et industriels (UNACOIS), chargé de l’Industrialisation, par ailleurs, conseiller du Président de la République déplore la « désorganisation » du secteur du commerce de détails complètement laissé aux des étrangers et qui n’appliquent toujours la vérité des prix du fait des raisons évoquées plus haut. « C’est un secteur à réorganiser. L’Etat a un très grand rôle à y jouer, en armant financièrement des structures comme l’UNACOIS pour ouvrir des boutiques témoins qui seront autant de niches de création d’emplois pour les jeunes », plaide M. Lo, assurant que  cela participerait à baisser les prix des denrées de première nécessité comme en 2012 avec quelques boutiques témoins de l’UNACOIS et à créer des milliers d’emplois pour la jeunesse. « S’il y a dans un coin, une boutique qui applique la vérité des prix, les autres vont suivre automatiquement », soutient-il.

M. SARR