Ma part de mon bon voisin, Camou ! Par Mamadou Thierno TALLA
HOMMAGE : La semaine qui démarre est triste. Elle sera marquée aujourd’hui par l’arrivée ce soir de la dépouille de notre confrère Abdourahmane Camara, ci-devant Directeur de la publication Wal fadjri.
Camou, comme on l’appelait si affectueusement a été un des plus grands professionnels de la presse écrite.
Sérieux il était, sérieux il est resté jusqu’à son dernier souffle au Maroc, dimanche 14 décembre.
Humble, pondéré, peu porté vers les mondanités et la course aux richesses, il a su rester pro jusqu’au bout.
Camou, je l’ai connu comme lecteur de Takussan, un hebdo animé dans les années 80 par Tidiane Kassé, Mademba Ndiaye et Mamadou Oumar Ndiaye.
Ensuite dans les années 90, sur le terrain du reportage et des enquêtes, alors que j’officiais à Sud quotidien. Il était alors inséparable de son « jumeau » d’alors, Seydou Sall.
Sud et Wal fadjri étaient les deux seuls quotidiens privés du Sénégal. Il avait commis avec Tidiane Kassé, autre talent immense de la presse, un ouvrage sur l’assassinat de Me Babacar Sèye.
Dans les années 2000 et 2010, il a été le bon voisin de tous à Sacré Coeur III Pyrotechnie, fidèle à la mosquée Aboubakrine Sadikh, particulièrement à la prière du vendredi.
Camou, c’était et surtout la fidélité à Sidy Lamine et au Groupe Wal fadjri. Une constance monacale et une dignité inégalable dans le monde de la presse.
Je n’ai vu cette fidélité que dans l’autre duo Abdoulaye Bamba Diallo-Issa Sall de Nouvel Horizon.
Et pourtant, il aurait pu faire valoir ailleurs que dans la presse ou même en fondant son propre groupe de presse.
Une belle leçon en ces temps de « transhumance » débridée dans le monde des médias. Grâce à lui, Walf a pu survivre à son fondateur, malgré les pires vicissitudes que la presse ait jamais traversées au Sénégal.
Que la terre de Saint-Louis, sa terre natale qui le reçoit demain mercredi 18 décembre 2019, lui soit légère et qu’Allah l’accueille en Son Paradis !
( Mamadou Thierno TALLA avec Toutinfo.net )