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OUSMANE SONKO, PORTE EN TRIOMPHE A L’UCAD: «Nous n’avons pas besoin de débarquer à l’Université avec des chars de combat»

Pour son premier jour de campagne en vue de l’élection présidentielle du 24 février prochain, Ousmane Sonko a effectué une caravane qui a sillonné Ngor, Ouakam, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Bourguiba. Il a terminé sa procession au rond point du centenaire où il a présidé un meeting. L’étape de l’université Cheikh Anta Diop fut le clou de la journée. Accueilli dans l’effervescence, le leader des patriotes s’est payé le scalp du président sortant, en soutenant qu’il n’a pas besoin de se rendre à l’Université avec des chars de combats, l’armée et la police.

Après Ngor et Ouakam, l’impressionnant cortège de Ousmane Sonko a fait cap vers l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). L’arrivée du candidat de la coalition «Sonko Président» s’est rapidement répandue comme une trainée de poudre dans le campus. Et les étudiants sont sortis en masse pour accueillir l’ancien inspecteur des impôts et domaines. Si Ousmane Sonko a bénéficié de la sympathie des personnes rencontrées encours de route, ce fut l’apothéose au niveau du Temple du Savoir. Scandant à tue-tête «Sonko Pré-sident» et brandissant des pancartes sur lesquelles on peut lire: «Sonko Président dès le 1er tour», les étudiants ont manifesté leur soutien au patron de Pastef. Profondément Touché par cet accueil particulièrement chaleureux, Ousmane Sonko a troqué sa casquette de candidat dans cette effervescence généralisée contre celui de «grand frère» des étudiants. «Nous portons un amour sans borne aux étudiants et nous sommes conscients de vos souffrances. C’est pourquoi, nous avons accepté de faire des sacrifices pour vous, pour votre avenir et celui de vos enfants afin d’amener les citoyens sénégalais vers le bien être», a lance le patriote en chef qui s’est empressé de jeter une pierre dans le jardin du Président sortant, Macky Sall.«C’est parce que vous nous rendez cet amour que nous n’avons pas besoin de débarquer à l’Université avec des chars de combat, avec l’armée, la gendarmerie et la police comme des gens qui doivent faire face à une guérilla»,clame M. Sonko qui fait dans la provocation. «Ils ont attendu les vacances, que l’Université soit vidée de ses occupants pour venir enterrer des gris-gris. Car, il sait très bien que la première menace à son régime vient de l’Université qui concentre une jeunesse frustrée», dit-il avant de brandir un seau vide, une manière de compatir au sort de la communauté estudiantine du campus confrontée, depuis quelques jours, à un manque d’eau. De l’avis de Ousmane Sonko, cette souffrance s’est prolongée à l’intérieur du pays où beaucoup de localités, sont dépourvues de postes de santé, de routes, d’écoles etc. «Comment peut-on conduire un pays vers l’émergence, si celui-ci ne peut pas doter la population de services sociaux de base ? Ce qui lui fait dire que la jeunesse à vomi la classe politique qui ne fait qu’enfoncer le Sénégal dans le gouffre. D’où la nécessité, plaide-t-il, de changer de système. «Il faut une alternative», lance le patriote en chef avant d’ajouter : « nous n’avons plus le droit de croiser les bars et de laisser ces dinosaures sucer le sang du peuple. Vous (les étudiants) avez raison d’être inquiets, car le système tel qu’il fonctionne ne garantit pas un emploi digne et descend, parce que tout simplement le pays est vendu à des intérêts étrangers», clame M. Sonko qui révèle que tous les secteurs clés de notre économie sont gérés par la France. C’est le cas de la téléphonie, des assurances, des banques, des hydrocarbures etc. «Nous sommes des étrangers dans notre propre pays», se désole Ousmane Sonko persuadé que les enjeux sont importants. Le seul combat qui vaille, dira-t-il, c’est le combat de la souveraineté. Cette souveraineté sera acquise s’il bénéficie de la confiance des Sénégalais pour appliquer son programme « Jotna » qui propose des réformes audacieuses surtous les secteurs d’activités. A cet effet, il a invité les étudiants às’engager, à refuser d’être des spectateurs et à mettre tous les politiciens dans un même sac. Après avoir soldé ses comptes avec le Président Macky Sall, Ousmane Sonko s’en est également pris au président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse. Décriant en effet le système éducatif qui, à l’en croire, ne permet pas aux étudiants d’être opérationnels à la fin de leur formation, Ousmane Sonko invite ces derniers à s’émanciper et s’engager dès le jeune âge pour occuper des postes de responsabilités. «En France à 21 ans déjà, les jeunes sont à l’hémicycle et font un travail remarquable. Tout le contraire du Sénégal où les jeunes sont écartés alors qu’il y a encore des vieux de 80 ans à l’Assemblée nationale et qui ne connaissent rien». Avant de quitter l’Université, Ousmane Sonko s’est recueilli au pied du monument érigé en hommage à l’étudiant Balla Gaye tombé sous les balles des forces de l’ordre. «Dans un pays comme le Sénégal, il est inadmissible qu’un jeune à la fleur de l’âge soit sacrifié simplement parce qu’il réclamait un droit élémentaire. Cela ne date pas d’aujourd’hui que les gouvernements ne prennent pas le minimum de dispositions pourque justice soit faite», déplore M.Sonko qui promet d’éradiquer à jamais de tels cas, s’il est élu président de la République.

( Moussa CISS )