Bras de fer : Le Fisc réclame plus de 3 milliards à Allianz Sénégal
Une bataille financière et juridique s’intensifie entre Allianz Sénégal Assurance et l’administration fiscale sénégalaise. Comme le révèle Libération, le Fisc réclame au géant des assurances la somme astronomique de 3,158 milliards de FCFA, issue de deux redressements fiscaux distincts. Un contentieux qui s’est transporté sur le terrain judiciaire et qui promet de tenir en haleine le monde des affaires.
Un double redressement monumental / Des chiffre qui donnent le vertige
À l’origine de cette confrontation, un contrôle fiscal approfondi qui a conduit à deux notifications de redressement. La première concerne Allianz Sénégal Assurances SA, à qui il est réclamé 1,250 milliard de FCFA, principalement sur :
• La TVA : 175,8 millions de FCFA,
• La TVA pour compte : 115,7 millions de FCFA,
• La Contribution économique locale sur la valeur ajoutée (CEL-VA) : 119,2 millions de FCFA,
• La retenue sur les revenus des valeurs mobilières : 108,5 millions de FCFA.
Dans un second temps, un autre redressement encore plus conséquent a été notifié à la filiale Allianz Sénégal Assurances Vie SA, pour un montant de 1,908 milliard de FCFA. Une grande partie de cette somme, soit 776,8 millions de FCFA, concerne l’impôt sur le revenu des créances (IRC), incluant droits simples et pénalités légales.
Une contestation vigoureuse d’Allianz
Face à ces sommes considérables, Allianz Sénégal Assurance n’entend pas céder. Par le biais de ses conseils juridiques, la compagnie a contesté les montants réclamés, remettant en cause les conclusions des contrôleurs fiscaux. Selon elle, certaines irrégularités ont entaché le processus de redressement, ce qui justifie une opposition en bonne et due forme.
Un report pour un bras de fer prolongé
L’affaire a été évoquée hier devant le tribunal compétent, mais elle a été renvoyée à une date ultérieure. Ce délai permettra probablement aux deux parties de peaufiner leurs arguments. D’un côté, le Fisc est déterminé à recouvrer ce qu’il considère comme des arriérés légitimes ; de l’autre, Allianz Sénégal refuse de se plier sans une révision des montants et des fondements juridiques de ces redressements.
Un cas symptomatique d’une lutte plus large ?
Comme le souligne Libération, ce conflit met en lumière les tensions croissantes entre grandes entreprises et administration fiscale au Sénégal. Alors que le gouvernement intensifie ses efforts pour optimiser la collecte des recettes fiscales, certaines entreprises dénoncent ce qu’elles perçoivent comme des redressements excessifs ou mal fondés.
Pour Allianz Sénégal Assurance, l’enjeu dépasse la simple somme en question : il s’agit aussi de préserver sa réputation et de défendre ses pratiques financières face à un contrôle perçu comme discutable.
Le dénouement de ce bras de fer sera surveillé de près, non seulement par les acteurs économiques, mais aussi par les observateurs soucieux de l’équilibre entre impératifs fiscaux et climat des affaires. Le tribunal, désormais saisi de l’affaire, devra trancher entre ces deux visions antagonistes de la réalité fiscale.