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LA CHRONIQUE DE MLD: Pape Thiaw ici et Renard sur le long terme…Par Mamadou Lamine DIATTA

Le football est décidément l’opium du peuple.N’en déplaise au regretté Karl Marx qui pensait plutôt à la religion même s’il avait ses raisons pardi…
Sinon comment comprendre cette inflation de conjectures et surtout d’émotion à l’annonce de cette nouvelle qui occupe les devants de l’actualité : Aliou Cissé n’est plus le Coach des Lions du Sénégal. Des sentiments compréhensibles tant l’homme avait fini par s’identifier à la sélection nationale du fait de son charisme, sa forte personnalité mais aussi et surtout la longue durée de son règne dans cette tanière réputée difficile à gérer.
Il faut tenter de décrypter les éléments de langage du communiqué sibyllin de la fédération sénégalaise de football qui parle notamment de « risque de désaffection entre les Lions et les Sénégalais ».
Forcément il ya eu une dimension politicienne dans le limogeage de Cissé. Normal, un vieil adage dit à juste raison : qui paie commande !
La main de la tutelle n’a pas tremblé lorsqu’il s’est agi de trancher dans le vif.
A la tête des Lions depuis près de dix ans, Aliou Cissé a assurément eu un palmarès élogieux, disons unique et historique. C’est justement un truisme de ressasser que l’enfant de Kandé, paisible quartier de Ziguinchor, passe aujourd’hui pour une légende au Sénégal.
Son bilan comptable largement positif comporte notamment une Coupe d’Afrique des nations remportée de haute lutte en terre camerounaise après plus de 60 ans de disette.Ce technicien a donc permis aux Sénégalais de savourer goulûment les délices d’une victoire continentale dans ce football ,sport- roi qui charrie au quotidien les passions les plus démesurées.
Mais nous devons à la vérité de constater froidement que son management technico- tactique est sujet à de nombreuses controverses malgré une baraka souvent à la rescousse. Tenez ! Nombreux sont ceux qui lui reprochent de n’avoir pas eu la science de contourner le bloc bas camerounais à la CAN 2017 ou de n’avoir pas su tuer le chat noir algérien à la CAN 2019. Et puis, le pire sacrilège, sorte de bras d’honneur adressé au peuple avisé du foot, c’était l’incapacité de Cissé à procéder à une fine lecture du jeu au cours de notre élimination en quarts de finale de la dernière CAN par les éléphants de Côte-d’Ivoire.Une pilule pas encore avalée qui est restée en travers de la gorge de bon nombre de puristes.Un épisode douloureux ayant incité le grand public à lâcher ce coach charismatique à la dégaine de Rock-Star.Le cauchemar ivoirien était finalement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Quid de l’avenir immédiat ?
Qui pour remplacer Cissé ?
Comment trouver le profil idéal capable de provoquer hic et nunc l’électrochoc à même de remobiliser une tanière fréquentée par des cadres vieillissants qui n’ont pratiquement plus faim ?
Il est évident que l’Etat et la fédération sénégalaise de football doivent rapidement trouver la bonne alchimie pour libérer les énergies car cela coulait de source qu’ Aliou Cissé n’assurait plus la maîtrise de son vestiaire.
Il faudrait déjà expédier les affaires courantes pour évacuer les urgences domestiques avec Pape Thiaw actuel sélectionneur adjoint comme intérimaire.
Mais Thiaw a t-il assez de bouteille et de back- ground pour faire le job à long terme ?
Il peut juste gérer une transition à l’image de l’Ivoirien ‘Emerse Fae lancé en catastrophe dans le bain en pleine compétition africaine. Si Pape Thiaw pige vite et parvient à faire des résultats probants lors de la double confrontation contre le Malawi, il peut gagner des galons et prolonger son bail avec l’équipe nationale.
Mais dans ce milieu, les choses bougent à une vitesse supersonique et restent complexes et surtout relatives. Tout porte à croire que la fédé va travailler sur les options Habib Bèye, Omar Daff mais également Hervé Renard. Ce dernier ayant l’avantage d’avoir glané une plus grande expérience dans le haut niveau.Nos objectifs sont clairs

  1. Remporter la CAN 2025
  2. Atteindre les 1/2 finale de la Coupe du monde 2026
    De ce point de vue, Hervé se présente comme le renard de surface le mieux placé pour décrocher la timbale et faire rugir de nouveau des Lions aux crocs peu acérés par les temps qui courent.
    Mieux, ce technicien ne souffre nullement du fameux complexe du sorcier blanc d’autant qu’il fait pratiquement partie des nôtres pour avoir bourlingué partout dans le continent. Par ailleurs, Il ne traîne pas la réputation du mercenaire qui colle à la peau des techniciens européens.