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LÉGISLATIVES ANTICIPÉES ET SÉJOURS DU PRÉSIDENT EN FRANCE :ÉVITER LES CHAUSSE-TRAPES POLITIQUES POUR RÉUSSIR LE « PROJET ».( Par Mohamed GASSAMA )

C’est une lapalissade que de dire que le chemin qui conduit aux Législatives anticipées, du 17 novembre 2024, reste parsemé d’embûches, de traquenards et de guet-apens incommensurables. En d’autres circonstances, nous parlerions de « dos d’âne» qui empêcheraient de rouler au rythme souhaité et, surtout, commanderaient de faire beaucoup attention sur la route, afin d’arriver, paisiblement et tranquillement, à destination. Sous ce rapport, il sied de faire preuve d’anticipation et de grande dextérité pour annihiler d’éventuelles intentions d’obstruer sinon d’entacher la voie du « PROJET » final. Bon nombre d’observateurs ne trouveraient rien à objecter par rapport aux différentes initiatives de redressement économique du pays, d’autant plus que, toutes et tous, s’accordent à reconnaître le bien-fondé de la nouvelle doctrine adossée sur le triptyque « Jub, Jubal, Jubanti ». Ainsi, pour parvenir à donner corps à cet engagement majeur, l’écosystème politique a besoin de sérénité et de sens élevé de l’intérêt général, de part et d’autre. Notre force collective réside dans le débat contradictoire, toutefois, les différents prétendants aux suffrages des sénégalais devraient offrir un spectacle de gaieté et de félicité en prenant de la hauteur et du recul dans leurs faits et gestes quotidiens. À l’évidence, les élections doivent demeurer des moments de concorde, de retrouvailles nationales et de compétions cordiales et joyeuses, toutes choses qui appellent le Gouvernement à une obligation de vigilance accrue afin d’éviter les chausse-trapes.
Venant à l’agenda diplomatique du Chef de l’État, l’on ne manque pas de faire de l’amalgame au sujet de ses déplacements à l’étranger, notamment, en France. À ce propos, il convient de remettre l’Église au milieu du village. Pour ce faire, nous convoquerons l’aphorisme du magister de Platon, auteur du célèbre dialogue « La République », qui déclarait à ses contemporains : « je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ». En effet, le philosophe grec SOCRATE aimait répéter cette assertion pour rappeler les fondamentaux de la vie dans une Cité idéale et distinguer le sage de l’ignorant. De ce fait, nous nous sommes donné les moyens d’aller à la recherche de la bonne information auprès des sachants de la Diplomatie. Après vérification et traitement, qu’il nous soit permis de préciser que, pour le moment, aucun des déplacements du Président sénégalais à Paris ne peut revêtir les qualificatifs requis pour s’insérer dans les quatre types de visite que les Protocoles reconnaissent. Quels sont ces quatre types ?
Par ordre d’importance et en respectant les règles de préséance, figure en tête la visite d’État qui, généralement, ne dure pas plus de quatre jours. Elle est suivie, de loin, par la visite officielle, la visite de travail et la visite privée. Si l’on se réfère aux séjours de Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE en France, aucun d’eux ne peut revêtir les qualificatifs reconnus pour intégrer la liste des types de visite. Concernant le premier voyage, le 20 juin 2024, le Président sénégalais était invité par l’Union africaine (UA) et l’Alliance du vaccin (GAVI). À ce titre, l’on ne peut pas l’assimiler à une visite dans le cadre des relations entre la France et le Sénégal. Idem pour le deuxième voyage du Chef de l’État, les 25 et 26 juillet 2024, à l’occasion de l’ouverture des Jeux olympiques Paris 2024, un rendez-vous mondial qui a regroupé des milliers de sommités internationales. À ce niveau également, l’on ne peut pas parler de visite préparée exclusivement par les Représentations diplomatiques, de concert avec les Services protocolaires et sécuritaires de la France et du Sénégal. C’est pour souligner que les voyages que Monsieur le Président de la République a déjà effectués à Paris correspondent uniquement à des invitations à des fora ou à des événements particuliers.Il en est de même pour le Sommet de la Francophonie, qui se tient, les 04 et 05 octobre 2024, s’il y participe, ce qui ne semble pas se confirmer.
Grosso modo, jusqu’ici, il n’ y a pas de visite officielle, de visite de travail, de visite privée ou de visite État en France. En ce qui concerne cette dernière, il sied de révéler qu’elle occupe la « first class » car étant la plus prestigieuse de toutes les visites. Au plan protocolaire, c’est le plus haut degré. En effet, ce type de visite nécessite une très longue préparation et surtout une coordination sans faille entre les Services du pays hôte et ceux du pays d’accueil. À titre d’exemple, en France, la principale artère de Paris, à savoir, l’Avenue des Champs-Élysées, est pavoisée aux couleurs du pays hôte. En outre, le Président en visite d’État reçoit tous les honneurs de la République. En effet, il est accueilli à son arrivée par un membre du Gouvernement, passe en revue les troupes au cours d’une cérémonie officielle de bienvenue, rencontre les Présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale et s’adresse aux Députés. « Last but not least », un Dîner, avec tous les fastes, est offert pour magnifier le séjour en terre française. Au vu de tout cela, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, certes, s’est déplacé à Paris mais, n’a pas encore effectué de visite dans le cadre des relations de coopération bilatérale.