Gestion du foncier de l’ancien aéroport : l’IGE se mobilise
Censé constituer une bonne affaire pour la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le projet est devenu un lourd fardeau. «Nous avons remarqué que les intérêts de la CDC ont totalement été compromis», dénonce le directeur général de la Caisse, Fadilou Keïta, dans un entretien paru ce jeudi dans Le Soleil.
Il s’agit du projet de commercialisation d’une partie de l’assiette foncière de l’aéroport militaire Léopold Senghor (ex-Yoff). La CDC avait acquis auprès de la Direction des impôts et domaines (DGID) 30 hectares sur le site, à 60 milliards de francs CFA. Objectif : viabiliser les parcelles et les vendre aux Sénégalais intéressés.
Au bout du compte, le projet est devenu un gouffre à milliards pour la CDC. «Si nous prenons en compte l’ensemble des coûts, à savoir le prix du terrain, la viabilisation pour laquelle nous avons payé le double, le coût de commercialisation, la station de pompage à rénover, mais aussi la taxe sur la plus-value éventuelle qu’on réaliserait, environ 15%, toutes ces choses rapportées aux modalités d’achat du terrain, ça devient lourd», regrette Fadilou Keïta.
S’y ajoute que le taux d’intérêt du crédit bancaire grâce auquel la CDC a pu mener jusqu’ici cette opération «n’est pas forcément concessionnel». «Tous ces éléments renchérissent les coûts de sortie du projet et font que l’affaire n’est pas forcément intéressante pour la CDC», confesse le patron de la Caisse.
Ce dernier informe que l’Inspection générale d’État (IGE) est chargée de tirer cette affaire au clair. «Quand elle sortira ses rapports, des personnes devront répondre devant la justice», prévient Fadilou Keïta. Qui souligne que «des actes illégaux ont été posés. Des contrats de vente ont été signés au nom de la CDC par des personnes qui ne sont pas habilitées, mais aussi par d’autres qui se sont immiscés dans cette affaire».
Et ce n’est pas tout. Selon Keïta, les intérêts de la CDC ont été également compromis dans un autre de ses projets : une assiette de 5,5 hectares située aux Mamelles. Il assure que l’IGE se penchera aussi sur ce dossier.