« Je trouve dommage que l’Assemblée nationale soit plongée dans un état de quasi-léthargie…. » s’indigne Guy Marius Sagna
Depuis la nomination de Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays, l’Assemblée nationale semble fonctionner au ralenti. Une situation qui déplait au député Guy Marius Sagna.
« Je trouve dommage, même si cela ne me surprend pas, que l’Assemblée nationale soit plongée dans un état de quasi-léthargie plutôt que d’adopter une posture offensive, au service du peuple sénégalais (…) Certaines commissions travaillent. Mais aucune plénière ne s’est encore réunie, même si nous sommes encore en session. Depuis le 24 mars, j’ai moi-même déposé plus d’une dizaine de propositions de résolutions visant à mettre sur pied des commissions d’enquête sur divers sujets. Mais l’Assemblée ne les a pas encore examinées. », a déclaré le parlementaire, lors d’un entretien avec Jeune Afrique.
Pourtant, pour Guy Marius Sagna, les sujets importants, qui pourraient nécessiter une enquête parlementaire, ne manquent pas. « Pourquoi les travailleurs du Fonds d’Entretien Routier Autonome, en charge de la construction des routes dans tout le pays, courent-ils derrière dix mois d’arriérés de salaire ? Pourquoi l’affluent du fleuve Sénégal, à Falémé, est-il dans une situation de mort clinique depuis 2019 ? Pourquoi des femmes travailleuses sont-elles parfois licenciées alors qu’elles sont enceintes ?… Le rôle des députés est d’essayer de comprendre de telles situations et de diligenter, au besoin, des commissions d’enquête parlementaire », fait-il savoir.
Guy Marius Sagna évoque également l’enquête diligentée par l’ONG Public Eye, en collaboration avec le Réseau international d’action pour l’alimentation infantile, qui affirme que les produits Nestlé pour les nouveau-nés comportent plus de sucre en Afrique qu’en Europe. « Cela signifie que nos bébés consommant ces produits sont exposés, très tôt, à certaines formes de maladies alors que des enfants européens consommant des produits en apparence identiques sont exposés à des produits plus sains. Quand de telles informations sortent, une Assemblée nationale digne de ce nom devrait pouvoir s’en saisir. Et une commission d’enquête parlementaire serait un moyen adapté pour établir si cela est véridique ou non », juge-t-il.