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DIFFAMATION CONTRE LE PRESIDENT DES EXPLOITANTS FORESTIERS

Ali Haïdar persiste, le plaignant réclame 50 millions

 

L’ancien ministre de l’Environnement Ali Haïdar a comparu hier à la barre du tribunal correctionnel pour diffamation en compagnie des journalistes Assane Guèye et Fabrice Ngéma pour complicité dudit délit. Le plaignant par l’intermédiaire de son conseil a réclamé 50 millions de dommages et intérêts à l’écologiste et le franc symbolique pour les journalistes. Délibéré l e 24 juillet prochain.  

 

L’ancien ministre de l’Environnement Haïdar El Ali plus connu sous le nom de Ali Haïdar et le président de l’association des exploitants forestiers Ablaye Sow ont soldé leurs comptes hier à la barre du tribunal correctionnel dans cette affaire de diffamation. Outre le prévenu principal Ali Haïdar, les journalistes Assane Guèye de la Rfm et Fabrice Ngema de la Sen Tv ont également comparu pour complicité de diffamation. En effet, ces derniers ont respectivement invité l’écologiste dans une émission au cours de laquelle, il a tenu les propos jugés diffamatoires par le plaignant. Ces émissions, pour rappel, ont été enregistrées après la tuerie des 13 personnes dans la forêt de Boffa Bayote. Dans ces émissions, souligne Me Ousmane Thiam, conseil de la partie civile, l’intention de nuire à la réputation, à l’honneur et à la considération de son client est manifeste. Et, il en veut pour preuve les propos de Ali Haïdar accusant son client d’être « le plus grand trafiquant de bois » lors de son face-à-face avec le journaliste de la Sen Tv. « Il est connu pour ces méfaits, je l’avais combattu quand j’étais ministre de l’Environnement … », avait-il ajouté. Avant d’enfoncer le clou à l’émission Yone-Wi avec Assane Guèye révélant que Ablaye Sow est le plus grand trafiquant de l’Afrique de l’ouest avec Bouzeina. Ainsi pour laver l’honneur bafoué de son client, l’avocat a réclamé 50 millions à l’écologiste en guise de dommages et intérêts. Quant aux journalistes, l’avocat s’est contenté du franc symbolique. En attendant le délibéré du juge le 24 juillet prochain, le plaignant s’est à la barre du comportement de l’ancien ministre de l’Environnement qui l’a cité, dit-il, par quatre reprises. « Il m’a insulté en me traitant de trafiquant, qu’il sorte les preuves », lance-t-il, non sans rappeler sa qualité de chef de famille et de patron des exploitants forestiers qui représentent plus de 30.000 personnes. Poursuivant Ablaye Sow ne manque pas d’accuser à son tour l’écologiste. A l’en croire, c’est avec l’arrivée de Haïdar en 2012 que ce phénomène de trafic international de bois a été noté. Jamais du temps de l’ancien président, fait-il remarquer, ce phénomène n’a été noté. De son côté, Ali Haïdar n’a pas tenté de se soustraire et a confirmé les accusations portées à l’encontre du plaignant devant le juge. En effet, il a sillonné, dit-il, le pays et connaît les personnes qui dégradent l’environnement. Mieux, il ne manque pas d’invoquer le procès-verbal d’un colonel de la douane dressé en l’espèce et qui enfonce le plaignant. Même s’il a été visé comme complice dans cette affaire, le journaliste de la Rfm précise que le plaignant avait bénéficié de son droit de réponse. Son confrère de D-Média confirme que l’ancien ministre de l’Environnement au cours de l’émission, avait cité des noms. Cependant, il ignorait dit-il, qu’il s’agissait du sieur Ablaye Sow. Aussi a-t-il été surpris d’avoir été cité à comparaitre alors que le plaignant lui avait promis de réagir après la sortie du ministre. Toujours est-il que selon la défense, le délit de diffamation n’est pas établi. Selon Me Bamba Cissé, conseil du journaliste de la Rfm, il se pose un problème de légalité des poursuites. A l’en croire, en matière de diffamation, l’auteur des propos incriminés est le complice et le diffuseur l’auteur principal contrairement à la citation servie par le plaignant Son confrère de la défense, Me Sady Ndiaye conseil de l’écologiste estime que son client ne peut être poursuivi comme auteur principal dans cette affaire. Revenant sur les faits, l’avocat s’indigne du comportement du plaignant. « Il (le plaignant) se plaint d’être insulté alors qu’il fait plus qu’insulter », indique l’avocat. En effet, au moment où le plaignant s’offusque d’être traité de trafiquant, il a traité le Yahya Jammeh, président d’un pays souverain de trafiquant. Me Ndiaye ne manque pas de définir le trafic comme l’ensemble des personnes qui exploite la forêt. Auparavant des exceptions de nullité ont été soulevées par la défense et ont été jointes dans le fond. De son côté, le représentant du parquet s’est rapporté à la décision du juge qui sera rendue le 24 juillet prochain.

( Toutinfo et Moussa CISS )