Les imprudences de Sonko…(Par Adama Gaye)
Ousmane Sonko a perdu son seul Maire, celui de Sindian, en Casamance, qui l’a lâché, acheté sans doute par un régime corrupteur. Lequel a percé son armure. En son cœur. Et peut lui faire mal. Cela doit lui faire réfléchir! Au lieu de suivre les jappements de ses fans les plus excessifs qui le peignent en Dieu au point de le fragiliser…
Or, certaines de ses excentricités le desservent. Nombreux, même dans les rangs de ses supporters, pensent mezzo voce, qu’il s’est mal distingué à l’Assemblée nationale lors de la ratification de l’Accord Sénégalo-mauritanien sur le gaz situé entre nos deux pays. Sur un enjeu aussi profond, stratégique, gambader ou piailler n’est pas la meilleure posture encore moins poster des vidéos YouTube sur la malédiction des ressources au Congo Brazzaville: c’est de l’archi-connu. Calme et gravitas, savoir et expertise, sont les bons guides.
Certainement pas les insultes de Sonko à la presse qu’il veut godillot, à ses caprices. Les exhortations de ses supporters à des gens non-convaincus à s’aligner derrière lui font désordre. On est même tenté de leur dire lâchez nous les baskets, de l’air please, un choix politique ne se fait pas sous la menace d’un couteau verbal. Bref, son envie d’être le centre des attentions, accentué par le maladroit lobbying des siens, dérange. Sans compter que sur divers sujets, y compris juridiques voire économiques comme les questions pétrogazières, il lui arrive de plus en plus d’étaler ses limites.
À la grande joie de ses pourfendeurs du camp en face. Vouloir s’imposer, c’est son droit mais le nôtre est de l’empêcher de nuire à la cause nationale, plus importante et qui dépasse nos personnes. Qu’il se calme donc, s’assagisse, s’il ne veut empêcher la victoire des patriotes. Ses supporters dont certains sont des pions du pouvoir doivent aussi grandir et cesser de nous emmerder avec leur fanatisme enfantin.
Je n’ai rien contre lui. Et je suis même conscient qu’il est devenu un acteur respectable de notre jeu public, politique. Qui n’a pas envie de causer avec lui et même de définir des perspectives par la mutualisation des compétences et forces électorales, sociales, complémentaires ?
Car l’évidence est que la victoire sera le fruit d’un travail sérieux, rigoureux, collectif, argumenté. Apprenons alors à dépasser nos egos et de grâce tentons l’union des forces et des idées.
Cessons de mettre en avant aussi des mines patibulaires, transhumants ou versatiles, détourneurs non-repentis des deniers publics, en somme des gens qui se disent leaders mais sont rejetés par le pays.
L’enjeu est le sauvetage du pays en le retirant des mains de ces voleurs qui le pillent s’ils ne l’ont déjà dévidé.
Que personne ne vienne plus me faire les éloges de ces individus se croyant sortis de la cuisse de Jupiter. Quels qu’ils soient.
Je ne les suis pas: ce sont des accélérateurs d’échec !
Les preux chevaliers qui s’imaginent en sauveurs de “nous autres”, comme disent les Québécois, ont intérêt à faire leur introspection—-pour nous revenir animés d’un esprit de groupe. Tous pour un, un pour tous: la victoire sera collective ou ne sera pas.
Le grand drame de nos hommes politiques est de croire qu’on peut forcer le peuple à voter dans le sens qu’ils souhaitent.
L’humilité consiste à admettre que la politique est d’abord un terrain, une équation à multiples inconnues, où les incertitudes sont nombreuses: Dieu, les citoyens et tant d’autres paramètres entrent en ligne de compte que se hâter lentement pour ne pas s’imaginer un graal au coin de la rue est le minimum de sagesse qu’il convient de toujours garder en tête. Pour ne pas contribuer par son propre échec à celui du pays et du peuple…