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Français évacués du Niger: «On est contents d’être revenus et malheureux de laisser le pays dans cette situation»

L’opération d’évacuation des ressortissants français du Niger est en cours, une semaine après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum, suivi de manifestations devant l’ambassade de France. Dans la nuit du 1er au 2 août 2023, un premier avion a atterri à Paris. 

Vers 2 heures ce mercredi matin, le premier avion de l’opération d’évacuation a atterri à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. À son bord, 262 personnes en provenance de la capitale du Niger, Niamey. Parmi eux, une majorité de Français, mais aussi des Libanais, des Belges ou encore des Portugais.

Il a fallu plus d’une heure après l’atterrissage de l’A330 militaire pour que les premiers passagers sortent enfin au compte-goutte après 5h30 de vol. Même si la fatigue se lisait sur les visages, c’est le soulagement. Charles, la quarantaine, est le premier à franchir la porte des arrivées. « On est contents d’être revenus et un peu malheureux de laisser le Niger dans cette situation de prise d’otages plus que de putsch, a-t-il réagi au micro de Candice Mazaud-TomazicOn verra dans les jours et semaines prochains comment ça va évoluer là-bas. Nous qui y sommes assez attachés, on va suivre ça avec attention. »

Les passagers étaient limités à un sac à dos, rien de plus. Alors quand le message de l’ambassade est tombé mardi matin, il a fallu partir au débotté comme Bernard, au Niger depuis deux mois, en mission pour l’Union européenne : « Deux ordinateurs, deux tee-shirts, une paire de chaussettes, une brosse à dent. Le reste, j’ai tout laissé là-bas. »

Des ressortissants plus ou moins inquiets

Si Bernard manque d’affaires personnelles, d’autres sont à la recherche d’un toit. Ils peuvent pour cela compter sur l’appui des équipes de la Croix-Rouge et de l’organisation France Horizon présentes dès le mardi 1er août à Roissy. Pour Louise, 25 ans, aucun problème de logement. Dès sa descente d’avion, elle a pu rentrer chez ses parents en région parisienne. Mais une question la taraude : que va-t-il se passer maintenant sur place ? « Je n’ai pas pu dire au revoir à tous mes collègues et je pense à eux, parce qu’ils restent sur place, ils sont Nigériens, explique Louise. Je n’ai jamais craint pour ma sécurité. Mais maintenant il y a le doute sur ce qui se passe sur place et comment ça se passera pour les gens qu’on a rencontrés là-bas. »