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VANDALISME ET RÉBELLION DEVANT LE PALAIS Les étudiants apéristes condamnés à 15 jours

Les trois étudiants de l’Apr qui avaient escaladé le mur du Palais avant d’affronter les gendarmes ont comparu, hier, à la barre des flagrants délits de Dakar pour répondre des chefs d’accusation de rébellion, violence et voies de faits à agents de la force publique. Jugés, Biram Ndong, Ndiogou Thiaw et Cheikhou Khadim Niang ont été déclarés coupables et condamnés à 15 jours de prison ferme.
L’étudiant Biram Ndong a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés. Âgé de 32 ans, ce célibataire sans enfant a déclaré que c’est le président de la République qui les avait convoqués. «Arrivés au palais, on était plus de 200. Les étudiants sont rentrés de force et j’ai suivi la mouvance», explique le prévenu qui pensait qu’il était dans son devoir en tant que membre de l’Apr. «Je vous demande pardon», implore-il. Mais à la question de Mme le juge de savoir s’ils sont entrés en force, l’étudiant explique : «On a dit aux gardes rouges que l’audience était destinée au Meer, mais ils nous ont refusé catégoriquement l’accès. Il y avait une bousculade et je suis entré, car je suis un cadre au niveau de notre mouvement », répond-il. Son co-accusé Ndiogou Thiawa, quant à lui, nié les faits à lui reprochés. «Je n’ai jamais versé dans la violence. Je n’ai pas escaladé le mur», s’est-il défendu. Même son de cloche pour Cheikhou Khadim Niang. « On n’a ni jeté des pierres ni usé de la violence. D’ailleurs, je ne suis même pas entré dans l’enceinte», relate-il, avant de revenir sur le différend qui oppose le Meer à la Cojer. Mais le juge de le recadrer : « ce qu’il y a entre la Cojer et le Meer ne m’intéresse
pas. Si vous n’étiez pas les plus visibles, les forces de l’ordre n’allaient pas vous arrêter alors que vous étiez plus de 100», assène t-elle. Selon le maître des poursuites, l’appartenance des étudiants à l’Apr ne leur donne pas le droit d’entrer au Palais présidentiel. Certes, les prévenus devaient être reçus par leur leader politique, mais ils n’avaient pas le droit de manquer de respect à l’institution, fait remarquer le procureur. «En tant que membres du parti du président de la République, vous devez donner un bon exemple. En plus, vous êtes des étudiants, donc vous êtes l’avenir de demain», dit-il avant de requérir une peine assortie de sursis. Me Abdourahmane Diallo de la défense a suivi le réquisitoire du ministère public et plaidé l’application bienveillante de la loi. Au finish, les étudisants du Meer sont condamnés à 15 jours de prison ferme. Pour rappel, tout a eu lieu le 30 mai 2018. Le chef de l’État avait accordé une audience aux membres du Mouvement des Élèves et Étudiants Républicains (Meer). Une rencontre émaillée de violences, d’autant que des étudiants avaient tenté de forcer le barrage et de s’introduire de force au Palais.

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