« Contre le retour d’Ebola, la vaccination ne peut pas tout »
Une nouvelle épidémie d’Ebola sévit dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), dans la province de l’Equateur. Elle a déjà provoqué la mort de 27 personnes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une campagne de vaccination dans la zone touchée a débuté le 21 mai, selon les autorités congolaises, ciblant « en premier lieu le personnel de santé, les contacts des malades et les contacts des contacts ».
Il s’agit de la première flambée de fièvre épidémique hémorragique à virus Ebola en Afrique depuis la dramatique épidémie qui avait frappé notamment la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone entre 2013 et 2016.
Identifié depuis 1976, ce virus se caractérise par un taux de mortalité élevé, allant de 25 à 90 % selon la souche concernée. Cependant, les pays confrontés à Ebola ne sont plus aussi démunis que par le passé. Pour la RDC, par exemple, il s’agit de la huitième épidémie – récurrence qui confère à son système de santé une certaine expérience. Des enseignements ont ainsi pu etre tirés par les acteurs de la santé publique locaux et internationaux.
Le savoir a progressé dans les grandes ONG humanitaires, particulièrement Médecins sans frontières et la Croix rouge, mais aussi dans les ONG locales, les organismes internationaux comme l’OMS, les Nations unies et les gouvernements, via leurs ministères de la santé, des affaires étrangères ou encore leurs armées. Les scientifiques d’horizons divers – virologie, immunologie, santé publique, anthropologie, sociologie – ont eux aussi participé à la progression des connaissances.
C’est notamment suite à l’épidémie ayant sévi en 1995 à Kikwit, en RDC, que les intervenants de terrain ont souligné la nécessité d’un test de diagnostic rapide – qui existe aujourd’hui – ou encore de l’amélioration des procédures de prise en charge des patients, qui, elles, laissent toujours à désirer. De fait, les études concordent toutes aujourd’hui pour affirmer que les patients atteints d’Ebola ne peuvent pas être seulement isolés et soignés avec des traitements symptomatiques par des soignants en tenue de cosmonaute.
Le Monde.fr