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Audition : Ce que Hadjibou Soumaré a dit aux enquêteurs

Convoqué hier matin, Cheikh Hadjibou Soumaré a été placé en garde à vue sur instruction du procureur dans les locaux de la Sûreté urbaine. Ce, après avoir interpellé le chef de l’Etat Macky Sall concernant un supposé financement qu’il aurait accordé à Marine Le Pen.

Au cours de son audition qui a duré de 10 h à 13 heures, l’ex Premier ministre est resté dans le questionnement.  Il a confié aux enquêteurs qu’il n’a fait que poser des questions pour interpeller le président de la République, rapporte Libération.

Selon lui, ces questionnements, c’est pour avoir des éclairages. Quand les policiers lui ont posé s’il avait des preuves, il a rétorqué qu’il a posé des questions et émis, par la suite, des hypothèses.

Il a confié qu’il a interpellé le chef de l’Etat en tant que chef de parti et qu’il appartient à Macky Sall d’éclairer les Sénégalais.

Sur la saisine de l’Assemblée nationale, il dit n’avoir entretenu aucune confusion et qu’il n’essaie pas d’influencer les Sénégalais.

Sur les « bruissements de salon d’ici et hors de nos frontières », Hadjibou répond aux enquêteurs  que vous allez à l’étranger et même au Sénégal, dans les cafés et restaurants, vous pouvez entendre les gens parler.

Et quand les policiers ont cherché à savoir s’il avait entendu tout ceci dans les cafés et restaurants, il a clairement dit qu’il ne pouvait pas répondre à cette question.

Les policiers enquêteurs lui ont rappelé ses hautes fonctions dans l’appareil d’Etat, en lui précisant qu’il était de son devoir de dévoiler des informations sûres impliquant le Président de la République au  lieu de verser dans des suppositions qui visent résolument à jeter le discrédit sur la fonction du Président de la République.

Mais là également, Hadjibou dit qu’il n’a jamais dit ceci. Il se réfugie encore derrière les questionnements d’un Président.

Ouvrant un autre chapitre, ils lui rappellent ses hautes fonctions de ministre du Budget, de premier ministre et chef de la douane, avant de lui demander comment Marine Le Pen aurait pu recevoir une somme de 12 millions d’euros et contourner les procédures douanières sénégalaises et françaises sans être appréhendée.

«A ce titre, je ne peux pas savoir, même si cela était avéré, quel procédé serait utilisé», aurait-il dit aux enquêteurs selon des sources de L’Observateur.