Sortie Serigne Basse Abdou Khadre sur les heurts de Mbacké: Le ton monte à Touba
Le porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké, a pris prétexte de la cérémonie officielle du Magal de « Kazu Rajab », pour asséner ses vérités relativement aux événements regrettables qui ont secoué la ville sainte et ses environs le 10 février dernier. En effet, ce jour-là, le meeting interdit du principal leader de l’opposition Ousmane Sonko à Mbacké avait poussé ses partisans à affronter les forces de sécurité qui entendaient faire respecter l’interdiction de la manifestation.
Pour le porte-parole du khalife de Touba, « ces évènements sont regrettables et il est temps qu’on se dise la vérité ».
Dans la ville sainte de Touba, ce recadrage de Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké à l’endroit des hommes politiques est assimilé plus à une sortie politique pour tenter de faire porter la responsabilité des événements de Touba-Mbacké à l’opposition qu’à l’expression du courroux du khalife général des mourides connu pour être à équidistance des partis politiques. Des petits-fils de Serigne Touba, interpellés par le journal Le Témoin, estiment que les propos de Serigne Bass Abdou Khadre n’engagent que lui-même.
« Ici à Touba, tout le monde sait que Serigne Bass Abdou Khadre profite de sa station pour délivrer certains messages politiques en faveur du pouvoir parce que n’ayant pour ligne de mire que ses propres intérêts et les avantages que lui accorde son ami Macky Sall. Ce qui s’est passé le 10 février n’est pas de la responsabilité unique de l’opposition qui a des droits dans une localité qu’elle a toujours gagnée. Donc qu’un responsable de l’opposition puisse susciter un tel intérêt pour les populations de Touba n’est pas nouveau. C’est la réalité des urnes qui s’est traduite avec la venue de ce leader d’opposition. Il est vrai qu’il est interdit de faire de la politique dans le périmètre de la ville sainte mais les acteurs politiques sont orientés à Mbacké parce que Touba est habité par des citoyens sénégalais qui ont un droit de regard sur comment est gouverné ce pays. Personne ne peut diriger ce pays sans faire de la politique et ce sont les citoyens qui suivent la politique qui choisissent leur président. Donc, il n’est nullement question ici d’une défiance au khalife général dont l’autorité reste intacte”, soutiennent les interlocuteurs du journal Le Témoin.