«Persuasif» et «manipulateur» : au Royaume-Uni, un officier de police avoue avoir commis 24 viols
L’homme a reconnu une cinquantaine d’infractions, dont près de la moitié pour viols, commis entre 2003 et 2020 et a plaidé coupable devant la justice britannique. Selon The Guardian, sa hiérarchie avait été avertie d’une dizaine d’incidents, sans qu’aucune mesure disciplinaire ne soit prise.
Il a été arrêté il y a plus d’un an, mais ce n’est qu’aujourd’hui que l’ampleur des crimes dont il est accusé a été révélée. Un officier de la Metropolitan Police a avoué avoir commis au moins 24 viols sur une période allant de 2003 à 2020. Arrêté en octobre 2021, David Carrick, âgé de 48 ans, a reconnu un total de 49 infractions contre 12 femmes. La plupart des faits ont eu lieu dans le comté de Hertfordshire (au nord de Londres), où il résidait, précise la BBC.
Selon The Guardian, sa hiérarchie avait été informée à plusieurs reprises avant son arrestation du fait qu’il constituait « une menace pour les femmes ». Neuf incidents ont été rapportés entre 2000 et 2021, mais « aucune mesure n’a été prise, les femmes refusant de porter officiellement plainte ou renonçant à coopérer à l’enquête policière », souligne le quotidien britannique.
Certaines victimes qu’il admet avoir attaquées auraient été averties qu’elles ne seraient pas crues si elles venaient à raconter ce qu’elles avaient subi, parce qu’il était policier. Selon les enquêteurs, l’homme a cherché à dominer et à humilier ses victimes. Il a notamment forcé plusieurs victimes à rester nues dans un placard sombre sous un escalier, où elles étaient séquestrées pendant plusieurs heures.
« Il a abusé du pouvoir qu’il avait en tant qu’officier de police »
David Carrick a reconnu ce lundi quatre chefs de viol, de séquestration et d’attentat à la pudeur, concernant une femme de 40 ans en 2003, devant le tribunal de Southwark, à Londres. Il avait déjà plaidé coupable de 43 infractions (dont 20 viols) au mois de décembre, sans que cela ne soit alors rendu public. Les enquêteurs envisagent l’hypothèse que d’autres victimes puissent désormais se manifester. Le verdict de son procès est attendu le mois prochain.
« C’est l’une des affaires les plus choquantes que le parquet ait eu à traiter, impliquant un officier de police en service », a déclaré Jaswant Narwal, la responsable du parquet. « L’ampleur (de ses crimes, ndlr) est effroyable », a-t-elle ajouté. « Carrick était persuasif, mais aussi incroyablement manipulateur. Lors de la première rencontre avec ses victimes, il les charmait en leur disant qu’il allait essayer de les contrôler. Et il utilisait souvent sa position d’officier de police pour les empêcher de partir ou de le dénoncer, suggérant que ce serait leur parole contre la sienne et qu’elles ne seraient pas crues », a expliqué Jaswant Narwal.
LEPARISIEN