Paris : les autorités s’inquiètent de la «montée en puissance» des mineurs non accompagnés délinquants
Les MNA, dont la minorité réelle fait débat, étaient en 2020 responsables de 30% des cambriolages, 44% des vols à la tire et 32% des vols avec violence à Paris, selon la justice. Et représentaient près de 80% des défèrements de mineurs.
C’est un enjeu majeur en matière de délinquance de voie publique. Les mineurs étrangers non accompagnés (MNA) font grimper les statistiques de la délinquance dans la capitale. En 2020, près de 80 % des défèrements de mineurs à Paris ont concerné des MNA. Soit près de 2 000 personnes.
Ces enfants des rues, dont la minorité réelle fait souvent débat, étaient cette même année à l’origine de 30 % des cambriolages, de 44 % des vols à la tire et de 32 % des vols avec violence, selon les chiffres du parquet de Paris, repris dans le rapport parlementaire de Jean-François Eliaou et Antoine Savignat, rendu public en mars 2021. La préfecture de police de Paris s’inquiète pour sa part de « leur montée en puissance » : entre 2016 et 2020, ils sont passés de 3 à 29 % des mis en cause en matière de cambriolages (soit une multiplication par 10), et de 8 à 27 % pour les vols violents (multiplication par près de 4).
« De multiples profils »
Les MNA délinquants — qui représentent à peu près 10 % des mineurs isolés en France, selon la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) — commettent principalement des vols sur la voie publique et dans les transports en commun, des vols par effraction et des vols avec violence. D’après la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP), ils ciblent les denrées alimentaires, téléphones, cartes bancaires, bijoux, jeux à gratter, cigarettes et produits cosmétiques. Et cambriolent les commerces, restaurants, boulangeries, primeurs, magasins de vêtements et pharmacies. Polytoxicomanes, ils peuvent faire preuve d’une grande violence, et sont souvent porteurs d’armes blanches, voire d’armes de poing.
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