IDRISSA SECK APRES LE DEFILE A THIES : «Ce que Karim Wade m’a dit au sujet de Me Wade»
Au terme du défilé civil et militaire du 4 avril à Thiès, Idrissa Seck est revenu sur ses relations avec la famille de me Abdoulaye Wade. selon lui, le coup de fil de Karim Wade a permis de rétablir la relation de famille, mais il n’y a rien d’autres. il a par ailleurs pilonné le camp de Macky Sall avant de faire un clin d’œil aux officiers, aux magistrats, aux enseignants en préconisant le prolongement de l’âge de la retraite.
«Relation familiale avec Wade»
Idrissa Seck était présent à la tribune officielle à Thiès, en tant que président du Conseil départemental, pour assister au défilé civil et militaire, qui entre dans le cadre de la célébration de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. En marge, de ces festivités, il s’est prononcé devant la presse, sur les questions d’actualité.Revenant sur ses relations avec Me Abdoulaye Wade, il a déclaré que du point de vue familial, il n’y a plus de problème. «Avec Abdoulaye Wade, nous avons une relation familiale, il n’y a rien d’autres», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «C’est à l’âge de 14 ans que j’ai connu Me Abdoulaye Wade à notre maison de Grand-Thiès. Il était l’ami de Badara Niang et c’est mon propre père qui les avait mis en relation. Donc nous étions ensemble en père et fils et des comploteurs se sont arrangés pour nous brouiller, ce qui a produit une crise gigantesque au Sénégal, au sommet de l’Etat. Les dits comploteurs se sont ensuite retournés contre lui, et ont emprisonné Karim Wade avant de l’exiler. Maintenant, les choses sont claires. C’est Karim Wade qui m’a appelé pour me dire qu’il veut lui-même, en tant que jeune frère, s’occuper personnellement de mes retrouvailles avec Me Abdoulaye Wade. Vous savez, c’est la capacité de dépassement, qui donne accès à l’universalité et si Macky Sall l’avait compris, il aurait eu un autre comportement».
«Macky doit demander pardon au peuple»
Et sans transition, il affirme qu’il ne reste au président Macky Sall qu’une seule tâche et un seul discours : «c’est de demander pardon au peuple Sénégalais, de demander pardon à la jeunesse qui chôme, aux anciens à qui Me Wade et moi avions donné le plan sésame. D’ailleurs ils n’ont plus accès à ce plan sésame parce que les hôpitaux sont en faillite». Il poursuit : «le morceau que je lui dédie et qu’il doit écouter religieusement, c’est celui de Youssou Ndour intitulé Jeegalu. Il doit appeler Youssou Ndour à ses côtés, pour qu’il lui chante ce morceau devant les écrans de télévision». Mais pour faire face au pouvoir, Idrissa Seck rejette toute forme de violence. Il déclare : «J’ai toujours dit que quelqu’un qui aspire à présider aux destinées d’un pays, n’aimerait jamais atteindre son objectif au moment où ledit pays est en lambeaux. C’est pourquoi, je bannis tout ce qui est lié à la violence. J’ai regardé récemment un film intitulé les «Incorruptibles», qui retrace les douloureux évènements politiques de 2012, mais c’est très grave. Je ne veux plus voir des images comme celles montrant Moustapha Niasse âgé de près de 80 ans et tenant une pierre à la main. Cependant, tout le monde a le droit d’exprimer son mécontentement, à travers des marches pacifiques. Et même quand les policiers approchent, il faut brandir des foulards rouges et s’ils insistent, les manifestants doivent reculer, ce qui ne serait en aucun cas un signe de faiblesse. Ni les policiers, ni les gendarmes ne sont nos ennemis, ils font partie du peuple et vivent les mêmes réalités. Si Macky Sall veut imposer une dictature en brûlant le pays, nous n’avons pas le droit de lui faciliter cette tâche». A l’en croire, il faut que le Président de la République cesse d’être le Sous-préfet d’autres présidents étrangers et veille à notre souveraineté et à notre indépendance, même s’il est vrai que l’indépendance ne signifie pas conflit. « Nous avons intérêt à avoir avec les Français une coopération gagnant-gagnant, une coopération intelligente. D’ailleurs les choses que nous faisons ensemble nous les réussissons souvent. Mais quand même il faut qu’on ait un peu plus d’indépendance, de dignité » a-t-il souligné.
Prolongation de l’Âge de la retraite : Clin d’Œil aux Officiers, Médecins, Magistrats, Enseignants, avec une Proposition
Idrissa Seck a fait un clin d’œil aux officiers, aux magistrats, aux enseignants, avec dans son programme, une proposition de prolongation de leur âge de retraite. Selon lui, les officiers sont dans des domaines de conception des stratégies, où on a besoin de leur pleine maturité de leur parcours et de leur expérience. Il ajoute : « j’ai l’intention, au moins pour un certain nombre de corps, de prolonger l’âge de la retraite, parce que ce sont des gens qui ont encore la possibilité de servir. Il en sera de même pour les enseignants, les médecins et les magistrats car on les laisse partir, au moment où ils atteignent la pleine maturité, la pleine sagesse, la pleine compétence à l’issue d’un parcours d’exception. Les professeurs d’université, les enseignants en général laissent toujours un vide gigantesque après leur départ à la retraite et c’est un gâchis. Mon propre médecin, qui est un ancien médecin de l’hôpital américain de Neuilly a plus de 90 ans et il me diagnostique presque sans outils et je constate sa performance». Idrissa Seck a par ailleurs rendu un hommage à l’ensemble des Forces de sécurité et de défense du pays, mais aussi à toutes les parties prenantes au défilé du 4 avril à Thiès, non sans avoir, «une pensée de respect et d’admiration à l’endroit des anciens combattants, des blessés de guerre, qui ont des indisponibilités temporaires et définitives et qui ont consenti des sacrifices énormes au profit de la nation». Poursuivant toujours, Idrissa Seck souligne : «J’ai eu l’occasion de fréquenter des Généraux et des Colonels de l’Armée américaine car lors de mes séjours à Washington je réside souvent au Us Army Navy Club pare que c’est un club qui a des liens avec le club de l’Université de Princeton auquel j’appartiens. A l’occasion des discussions avec des autorités américaines, elles me disent très souvent que ce qui fait la performance de leur Armée, c’est le respect qu’ils donnent à leurs anciens. Et c’est cette assurance qui est donnée au soldat qui entre au combat, qui est ainsi convaincu qu’il ne sera jamais abandonné, quoi qu’il lui arrive. Et c’est une motivation extraordinaire. J’ai noté des difficultés dans la prise en charge médicale de nos blessés, mais aussi au niveau de leurs pensions. Ils quittent du jour au lendemain un salaire avec le tiers dans un environnement où ils ont pourtant en charge les mêmes familles au moment où les enfants sont encore à l’école ou ne travaillent pas encore. J’invite à ce qu’une solution soit trouvée à cette situation. En tout cas, au premier rang des propositions que je fais, dans le cadre du programme que je présenterai bientôt, à l’issue du séminaire des 14 et 15 avril que nous tiendrons avec plus 200 cadres à Saly pour discuter du programme, avant de le mettre en ligne, de le discuter avec les différents groupes socio professionnels du pays ».
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