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LA CHRONIQUE DE MLD : Assainir l’environnement des lions…

Le ministre des sports Diattara viré de la tanière : titre à la Une d’un quotidien sportif de renom par la plume de son envoyé spécial. Réplique du staff du ministre en question : l’autorité dispose bel et bien de sa chambre et même d’un bureau dans l’hôtel des Lions mais il préfère ne pas les occuper…

Autant dire que la délégation sénégalaise a tôt fait de s’illustrer dans la rubrique faits divers quelques jours avant l’ouverture officielle de la 22ème édition de la Coupe du Monde Qatar 2022.

Peu importe où se situe la vérité entre les écrits du journaliste et la prompte réaction de l’entourage du ministre, il reste avéré qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. Autrement dit, le tout nouveau Ministre des sports Yankhoba Diattara est sûrement en terrain miné. L’évocation d’une altercation non démentie avec son collègue Abdoulaye Sow par ailleurs vice-Président de la fédération sénégalaise de football en dit long sur la complexité de ce milieu connu pour être un véritable panier de crabes.

Matar Ba était un membre éminent pour ne pas dire un potentat de cet environnement , Diattara lui est obligé de faire ses classes, « apprendre le métier » , en décoder ses usages pour se faire accepter.

Le sport fonctionne de la sorte, les gens y agissent en famille et on comprend parfaitement le courroux d’acteurs importants dont une bonne partie de la presse lorsque le Chef de l’Etat avait éjecté le maire de Fatick de cette charge prestigieuse de ministre des sports. Cette polémique était presque prévisible surtout que beaucoup de connaisseurs avaient évoqué un problème de casting pour l’actuel ministre qui avait pourtant fait un travail remarquable à l’économie numérique.

Il ne faut pas se voiler la face, le ministre Diattara est perçu comme un intrus dans cet écosystème d’un genre particulier. En conséquence, les divers segments du sport ne lui feront aucun cadeau. Lui-même le sait pertinemment pour avoir sollicité les prières de son Mentor Idrissa Seck avant de rallier le Qatar pour une mission qui est loin d’être une partie de plaisir.

L’opinion publique est pour le moins outrée de constater ces sempiternelles querelles de politique politicienne subrepticement transférées dans l’arène sportive ; un espace de convivialité et de fair-play par excellence où doit régner au quotidien une ambiance chevaleresque.

Il faut éviter de politiser un environnement des Lions qui a plutôt besoin d’être assaini et dépollué. La tanière devrait rester un havre de paix où ne doivent être admis que le staff technique et quelques officiels triés sur le volet et dont la présence est jugée obligatoire pour des raisons d’ordre opérationnel.

Quid de l’attitude de la presse ? Dans le cas d’espèce, on ne saurait tirer sur les journalistes qui n’ont fait qu’informer les Sénégalais conformément à leur rôle d’alerte et de veille.

Au –delà de toutes ces constatations, il faut reconnaître que le Sénégal qui s’apprête à participer à sa troisième phase finale de Coupe du monde a changé de standing. Nous débarquons au Qatar avec un statut enviable de champion d’Afrique et porte –étendard d’un continent en pleine mutation. Forcément, nous sommes épiés car ce titre nous donne de nouvelles responsabilités, avec à la clé de fortes attentes qui doivent aller de pair avec de nouvelles attitudes sur le théâtre des opérations.

La confusion des rôles est le pire ennemi d’un groupe en de pareilles circonstances : si le ministère gère avec efficacité les problèmes logistiques et les questions financières, la fédération se limiterait à son rôle purement administratif et le tour est joué ; chacun doit rester à sa place pour ne pas perturber les Lions.

Cette polémique est loin d’être anodine car le diable est dans les détails.

Heureusement qu’aujourd’hui l’un des avantages de la sélection c’est de pouvoir compter sur Aliou Cissé, un coach qui est loin d’être un enfant de chœur encore moins un faire-valoir. Le Boss des Lions est plutôt un homme à poigne qui ne se laisse jamais divertir par les potins des coquins et qui reste constamment focus sur l’objectif à savoir une participation honorable de ses protégés.

Autre ombre au tableau : la cérémonie de remise du drapeau national prévue dimanche à Doha, veille du match Sénégal-Hollande. C’est le Chef de l’Etat qui doit présider l’évènement. Ce timing est –il le bon ? Ne faudrait-il pas remettre le drapeau deux jours avant le match pour laisser libre cours à un maximum de concentration ?

La haute compétition a ses exigences ; il faudrait l’expliquer aux plus hautes autorités de la République.