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Fermeture des frontières en Guinée équatoriale: les autorités accusées de «dérives» sur des Camerounais

La Guinée équatoriale ferme toutes ses frontières terrestres pour une durée interminée. Les autorités disent vouloir éviter « l’infiltration de groupes qui peuvent tenter de déstabiliser » la campagne présidentielle lancée ce 3 novembre.

Depuis quelques semaines, les contrôles d’identité de ressortissants camerounais vivant en Guinée équatoriale s’intensifient. C’est à partir de 18h, dans les villes de Malabo et de Bata, principalement, que les points de contrôles se multiplient. S’ils résident depuis plus de trois mois sur le sol équato-guinéen, les ressortissants camerounais doivent présenter un titre de séjour valide. Une fois cette durée dépassée, ils sont considérés en situation irrégulière et sommés de quitter le pays.

Mais plusieurs témoignages font état de dérives des forces de sécurité équato-guinéennes. Le parti d’opposition du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dénonce « des exactions, des actes de xénophobie et de torture » contre des Camerounais. Des cas de « détentions » et d’« expulsions forcées » ont également été rapportés.

Autre accusation, la Guinée équatoriale ne se plierait pas aux règles de libre circulation de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Une accusation que ne reprend toutefois pas un haut-responsable de l’organisation joint par RFI, qui assure que Malabo ne fait qu’appliquer ses lois nationales en matière d’immigration, car la « libre circulation ne signifie pas la libre installation ».

Le chef de l’État camerounais Paul Biya a pour sa part débloqué 125 millions de FCFA pour rapatrier ses ressortissants. L’opération a commencé lundi. Cinquante-deux Camerounais ont atterri à l’aéroport de Douala et des centaines d’autres sont attendus dans les prochains jours.

RFI